mercredi 3 avril 2024

(à l’horizon tu cueilles)

Un séjour au ciel, tu deviens solennel, tu cherches entre les nuages, à l’horizon tu cueilles, tu retiens le chant plaintif, si long, le cœur évanoui, la bouche entrouverte, les yeux dans l’escalier, tout te pose, tout te construit, tu avances, tu respires, attente en retour, le risque qui demeure, de flanc, de hanche, de routes, de soir au loin qui se retourne,

(du propre, du clair, de feuilles en feuilles, en branches, en soutien)

Je tourne, tu acceptes les oiseaux, insectes, stridulant, pépiant, de rocher en rocher, branches de lierre, salsepareilles, aubépines, églantiers, armoises, lentisques, tu te souviens des cueilleuses, mains griffées de mûres, temps passé aux cornouillers pour rire des bourdons, la marche à l’étoile, le retour à la maison, la chaise, l’assiette pleine, le cœur de sureau, la bouche fraiche, je tiens, tu descends, tu observes, je recommence un pas plus un autre, au-devant, à la certitude, au repos, aux larmes, en soutien, écorces, cailloux au pied des arbres, petit bois, vers luisants, tu es absent, qui se souvient des ruses, du courage, tout tourne, tu reviens, il te reste à compter les marches, l’escalier à frotter, les larmes à essuyer,

(le jour, la vie, le rêve, l’aventure,)

Tu montes, je descends, nous nous croisions ailleurs, loin, une main sur la rampe, un panier au bout des doigts, d’osier, troncs lisses, je clame, tu retiens entre les dents l’ironie des heures, le crépuscule, on dira le récit des heures troublées, le temps perdu, la bouche amère, on attend, pour finir la cruche à l’eau brisée, nous nous croisons dans l’escalier, monter, descendre, à des années, tout nous sépare, rien ne nous tient, nous sommes perdus, sans voix, mais où sont-ils les beaux moments, je tiens, tu me retournes, toujours nous cherchons ce qui passe, ce qui retourne, ce qui contient, je trace, tu reviens, tu tournes, tout consume la vie, les évidences, les preuves oubliées, il se reconnait, il se rapproche, les heures sauvages, vert de feuillage, bleu de mer, rouge de rire, de courage à retenir, à espérer, contiens et recommence, d’ordre, de droit, de sifflements, d’étincelles dans l’œil sous la paupière, au retour, au bord de l’escalier, en haut, au croisement, des eaux, des signes, cœur engagé, bouche sans suite, le comble, la raison, les rires, les surprises, je tiens, je viens, je te commence, tu exécutes, devant, les yeux ouverts, après la vérité, puits bouché, drames, circonstances, cœurs sensibles, pour voir venir, pour espérer, pour contrôler, pour prendre, pour comprendre, il te revient de l’escalier, tu espérais la peau blanche, les yeux noirs, tout en souffrance, tout en danger, du sud au nord,

(en contre, drames, en contre la clarté)

Du rien au rien, du sel au sel, sables, il revient l’espérance au bout des doigts, la vie en clair, le temps en long, la souffrance sur le rebord de l’escalier, les cœurs oubliés, la vie tenant les gravats sous les pieds, je te vois, tu me donnes, je soutiens, tu comprends, contenir, vivre, repartir, les bateaux à la dérive, le temps compté, le cœur au croisement, à la ligature, un reste de souvenir, où sont-ils les beaux moments, heures vaines, toutes traces oubliées, cœurs perdus, mémoire sans visage, les noms sous l’escalier, la vie comme une erreur, les comptes à rendre, de temps en temps, de reste en reste, tout au-devant, tout en attente, je tiens, tu déposes au-delà de la mémoire les feuilles une à une sur un cœur qui n’est plus espéré

31 août 2023.

1 commentaire:

  1. À l’horizon tu cueilles le ciel, et distilles les nuages pour en extraire le chant du monde. Les cœurs s’ouvrent, les bouches murmurent, les yeux appellent les jours clairs.

    Les oiseaux ont entendu, ils reviennent, gazouillant et sautillant de pierre en pierre, de branche en branche. Ils répondent à l’appel.

    Tu retiens les heures de l’aurore au couchant, heures épurées, temps retrouvé. Tu teintes le jour de couleurs premières, jaune pour la joie, bleu pour le rêve, rouge pour l’amour. Ton œil s’éclaire, ta paupière s’anime, l’avenir est au vert, tout est lumière.

    Du plus profond au plus lointain, "tu déposes au-delà de la mémoire les feuilles une à une."

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