dimanche 22 janvier 2023

À venir.

Là oui, c’était une bonne idée de n’y mettre fleurs, ni  cailloux, pour un monde lointain, pour un chemin de soleil et d’effervescence, pour entendre les animaux marcher et les rêves s’évanouir, entre la marche au poids des choses et l’évanouissement, je suis perdu, et perdant, je tiens encore, un peu,

un peu à la réalité, tout tient et se confond, brouillard et habitudes, de deux pôles aussi lointains tu cherches et tu trouves la décharge, il te reste ayant abandonné les fleurs et les cailloux, il te reste le contact, la physique, tu cherches et tu trouves ce qui tient, ce qui reste, éclairs et dents, entrechoqués,  

du va qui vient, du pouce qui revient, avant pendant, surtout sur la rive, le jour attend la barque, il faut passer et passons-y, il faut marquer, et marquons d’un coup précis, d’une entaille, d’une nouvelle lumière, je tiens et tu tournes, il reste encore à vivre pour avancer, ensemble, pour noyer les yeux,

dans le cercle des eaux, ensemble, on pense, on attend, des jours pleins, des nuits, encore, et encore, sans retard, sans retour, sans rien sur le dos, dans les mains, la chair s’éloigne, le jour reste, tu reprends de branches en branches le compte précis des yeux perdus, de la vie partagée, des eaux profondes,

des mats attachés, courroie de cuir et cœur qui tremble, je tourne et je tiens, tu chantes dans la forêt, arbres touffus et eau pure, je t’offre la saison, je regarde la vie, tout passe et t’attend au bord de la rivière, eaux calmes à ne pas froisser, ne pas servir, continuer, tu fermes, tu déploies, servant, les yeux,

les mains et les bras, grand animal, tu te surprends, aussi de branche en branche, tu regardes ce qui reste, tout venu, tout cousu, ce qui précisément t’honore, les grands bras et les grandes mains, pour tenir d’une branche à la rive, bois épais, ni fleurs, ni cailloux, pour compter, pour voir un monde lointain,

un chemin de soleil et d’effervescence, tu tiens et tu restes à venir.    

17 août 2022.

1 commentaire:

  1. c'est très beau

    je lis
    et je vois
    et j'entends
    et je couds le soleil dans la paume de ma main

    RépondreSupprimer