samedi 21 janvier 2023

L’ombre.

Et se reprendre, il reste, il reste du temps et du champ, en avance et libre, devant, pour l’autorité : tu trembles, et tu commandes, montez, montez, tenez-vous et récitez, nous y sommes, et y étant, nous en ferons le reste et du reste, de la vie en morceau, des parcelles pour l’éternité, tu croises, tu vas,

ton silence est sans importance, tu offres et tu tiens, lignes au genou, des difficultés, des mystères, sans rien y mettre, sans rien en dire, sans faire, la vie avance et tu composes des bouquets d’évidences, des amas de feuilles, tu en joncherais, ce qui reste de ta cueillette, le sol, le sol des maisons, jonché,

pierre par pierre, de l’évidence, du maintien, tu comptes les cailloux un par un, de l’eau à profusion, tu maintiens, sème et répands les idées, et les images, du temps à perdre, et des aventures, tu parlais et tu parlerais de lignes et de genoux, d’arbres de feuilles qui tremblent, tu tiens une histoire, maintenant,

une aventure, des images pour longtemps, du rire et du temps, la joie qui vient, le temps qui passe, les heures perdues, et l’ombre, tu dirais aussi l’heure et l’absence pour une éternité, la première, la plus longue, tout est égal, je murmure au sol, aux planches, tout est égal, l’ombre, tu restes, la bouche,

tu deviens, de bois et de poussière, mal tenu, mal connu, sans rien, pour ne plus voir et comprendre, je te tiens, tu observes, il te reste des souvenirs, images abandonnées, couleur de la première page, des oiseaux étonnés et des griffes sur l’écorce, bois perdu, bois flotté, vent tournant, à l’eau claire, connue,

barreau pour une cage et demeure pour les nouveaux nés, oisillon, tu tiens et tu compenses, tu accumules et tu sers aux oiseaux une poignée de graines noires, il reste et du temps et du champ.     

17 août 2022.

1 commentaire:

  1. Il reste la brûlure, la déchirure de l'ombre, ce vêtement léger du jour à peine levé. Un tremblement du ciel, la vie recomposée pour une éternité croisée.

    Le silence est inscrit sur les pierres du chemin, la vie avance, petits bouquets de mots venus d'un jour ancien. Sous les feuilles du jardin naît un rayon de lune.

    La joie vient toujours après la peine, le poète l'a écrit. Le temps passe, l'heure repose à l'ombre de l'immuable. Comme une ligne, comme un chemin, comme une étoile épargnée dans le souffle de l'air.

    Il reste la brûlure, la poussière de l'étoile, le souvenir certain des couleurs de la page. De cette page écrite un matin d'ombre claire sur les traces de l'oiseau caché dans un pupitre.

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