samedi 7 janvier 2023

Referme le sac.

Et donné pour perdu, à combattre et combattu, pour finir et entendre, je suis ici et d’ici le vent souffle, il faut voir et comprendre, compter les formes lointaines, respecter les troncs accumulés, les monceaux d’osier et de branches à croiser, je forme, tu agrafes, griffant, tu tiens, tenant, simplement,

respect, il suffit de tenir ce que l’on tient, de lancer ce qui est rejeté, tournant, faiblissant, je te tiens et tu parles au-devant, comprenant la vie, tu cherches le chemin, tu couvres le ciel, ombre portée, pour le retour, je suis, fourbu, trainant, cloche-pied, tu rêves, tu te déplies, pour le retour des absents,

oubliés, ils ont conquis la rive, ailleurs, conquérants, soutenus, tu espères encore un retour, tu définis une aventure, silencieux, confirmé, tu cherches sur l’asphalte la trace des pieds nus, dans ces enfances, là, le pied était pour marquer l’espace, brûlé, brûlant, ardent, tu te sers une histoire, tenu, ailleurs,

je referme le sac, les images sont autres, ici je trouve, je viens du pays des moments heureux, des sourires, sources perdues, il te faut comprendre, accélérer, la course à la renverse, le temps passe, passé, ardent, tu cherches, tu combles le vide pour le reste du monde, ils sont perdus, ils sont brûlés,

le pied dans la rue à quinze heures, il était quinze heures, le temps était redoutable, le pied nu imprimé sur le sol chauffé, chauffant, il reste un nom perdu, une histoire calme, sans rien autour, sans rien dedans, des yeux pour pleurer, des rêves pour remplir le creux de chaque visage, la rue est silencieuse,

il reste la marque d’un pied nu, du souvenir des enfants égarés, de la vie commencée, des questions à poser, des réponses qui viendront, qui viendront de trop loin, pour trop tard, ce qui ne compte plus, ce qui est regrettable, le temps perçu, la vie commence, enfant perdu, le pied chauffé, noir,

sur l’asphalte, une prise de guerre, un compte pour l’éternité, à finir et entendre, je suis ici et d’ici le vent souffle, il te reste à trouver une trace.  

12 août 2022.

1 commentaire:



  1. Le vent en promenade sous les arbres, compte et recompte ses victoires anciennes. Chemin du ciel, poudre d'argent, la vie tressée pour les absents. La rive est conquérante, traces silencieuses d'une enfance aux pieds nus. Images d'un autre âge, venues d'un pays bleu où le vide et le plein étaient frères jumeaux. Tant d'années nous séparent de ces jours heureux. Aujourd'hui il nous reste nos yeux pour pleurer, et nos rêves pour combler nos cœurs désabusés.

    Il reste l'enfance, ses pieds nus sur le sable ou dans l'herbe si fraîche. Il nous reste les traces d'un monde à retrouver.

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