mardi 24 janvier 2023

Pailles invisibles.

Tu te perches dans les arbres, au matin, tu trembles, et des cieux, et des monts, au matin, dans la profusion, tu t’éloignes et tu te consoles, il te reste encore une heure pour entendre, ce qui reste de joie, et entendrais-tu, ce qui reste de larmes, et de sous-entendus, et tu dois, accepterais-tu, tu acceptes,

tu dois, en aurions-nous encore, en ferions-nous toujours, des paris sur la vie, des histoires de pauvres gens qui ne savent plus si, si, ce qui reste est présentable, j’entends, tu verrais bien venir vers nous le peuple des oiseaux, j’entends, et migrants, et perdants, et tordus, et oubliés, au ciel, tu cherches,

le reste des nuages, tu acceptes sur ton dos le poids, tu envisages ce qui est à arracher, le poids des horreurs, tout ce qui reste à oublier, je te tiens, tu ignores où sont les rêves, où sont les joies, et je tiens, et je démonte, tu restes ici, et d’ici tu vois, et tout passe, à travers les nuages, et bleus, et blancs,

en avançant, sans rien comprendre, tu es ici, perché, il reste des mouvements, il reste du sentiment, des cœurs en chiffon, tu es sensible, abattu, courbé et fragile, tu demeures au ciel, entre les nuages, tu reviendrais pour conquérir chaque cœur, et chaque fétu, pailles invisibles et étrangères,

sur le dos, sur la face, au coin, en haut, à la fortune, sans rire et sans demander : reste-t-il des feuilles aux arbres, avons-nous assez, la vie transparente, les arbres oubliés, la croix et les chansons, sur le cœur, dans les bras, elle porte, elle porte, objets oubliés, croix et cocarde, et visitons le pays,

enfants qui rêvaient, qui se tenaient, au-devant des tempêtes, au-devant des nuées, au front pour cueillir, un peu de bêtise, un peu de simplicité et l’innocente nuit, pour cueillir, ce qu’il faut de sève et de candeur, un ouvrage, un seul repos, et des idées en l’air, et des poids déposés, au matin vivement,

perché, tremblant dans les arbres, diras-tu ton nom, ouvriras-tu la route.

18 août 2022.                              

1 commentaire:

  1. Dans les arbres
    ________ au matin
    les cieux
    comme consolation

    ________ chimères

    une histoire
    de vie et de mort
    de peuples en partance
    de falaises blanches
    et de mer dévoreuse de cadavres

    les oiseaux et les rêves
    le blanc entre les mains du ciel
    et le bleu comme un linge détrempé
    la joie dans le filet

    cœur chiffonné dans la courbe du ciel
    dans l’obscure et dans l’opaque – là –
    demeurent les rêves
    fétus – petites croix de paille - chimères

    une consolation
    dans les cieux
    au matin sous les arbres

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