Tu te perches dans les arbres, au matin, tu trembles, et des cieux, et des monts, au matin, dans la profusion, tu t’éloignes et tu te consoles, il te reste encore une heure pour entendre, ce qui reste de joie, et entendrais-tu, ce qui reste de larmes, et de sous-entendus, et tu dois, accepterais-tu, tu acceptes,
tu dois, en aurions-nous encore, en ferions-nous toujours, des paris sur la vie, des histoires de pauvres gens qui ne savent plus si, si, ce qui reste est présentable, j’entends, tu verrais bien venir vers nous le peuple des oiseaux, j’entends, et migrants, et perdants, et tordus, et oubliés, au ciel, tu cherches,
le reste des nuages, tu acceptes sur ton dos le poids, tu envisages ce qui est à arracher, le poids des horreurs, tout ce qui reste à oublier, je te tiens, tu ignores où sont les rêves, où sont les joies, et je tiens, et je démonte, tu restes ici, et d’ici tu vois, et tout passe, à travers les nuages, et bleus, et blancs,
en avançant, sans rien comprendre, tu es ici, perché, il reste des mouvements, il reste du sentiment, des cœurs en chiffon, tu es sensible, abattu, courbé et fragile, tu demeures au ciel, entre les nuages, tu reviendrais pour conquérir chaque cœur, et chaque fétu, pailles invisibles et étrangères,
sur le dos, sur la face, au coin, en haut, à la fortune, sans rire et sans demander : reste-t-il des feuilles aux arbres, avons-nous assez, la vie transparente, les arbres oubliés, la croix et les chansons, sur le cœur, dans les bras, elle porte, elle porte, objets oubliés, croix et cocarde, et visitons le pays,
enfants qui rêvaient, qui se tenaient, au-devant des tempêtes, au-devant des nuées, au front pour cueillir, un peu de bêtise, un peu de simplicité et l’innocente nuit, pour cueillir, ce qu’il faut de sève et de candeur, un ouvrage, un seul repos, et des idées en l’air, et des poids déposés, au matin vivement,
perché, tremblant dans les arbres, diras-tu ton nom, ouvriras-tu la route.
Dans les arbres
RépondreSupprimer________ au matin
les cieux
comme consolation
________ chimères
une histoire
de vie et de mort
de peuples en partance
de falaises blanches
et de mer dévoreuse de cadavres
les oiseaux et les rêves
le blanc entre les mains du ciel
et le bleu comme un linge détrempé
la joie dans le filet
cœur chiffonné dans la courbe du ciel
dans l’obscure et dans l’opaque – là –
demeurent les rêves
fétus – petites croix de paille - chimères
une consolation
dans les cieux
au matin sous les arbres