mercredi 31 juillet 2024

Une scène et puis d’autres.

Comprendre te dis-tu, un peu de chance, des explications, des souvenirs, ils sont ensemble : Phèdre, Socrate, Alcibiade, une scène et puis d’autres, des éléments,

tu descends au bord de la rivière, de l’eau, des ombres sous les branches, tu poses le pied, été dans la chaleur tu penses à Borée hiver vilain, frissons, tout tremble, tu cernes ce reste de mousse, tu imites les ramiers, je te tiens, nous sommes fourbus, en avance une histoire, je te tiens, tu observes, nous sommes les pieds nus, dans l’eau du fleuve, des images, des rencontres, heure : passant,  

 

(Je serai avec vous par la pensée tout est à équilibrer, il faut inscrire la liberté.)

 

Il te reste le souffle, la vérité la proximité des idées, choses perdue bijoux écarlates fourbus sur ce qui reste de gazon, mousse, jurons de mourir tout ceci nous abandonne, nous sommes, nous faisons les pieds dans l’onde pure, courant, troublé, animaux heureux vous me troublez, vous reprenez, nous avançons, nous allons devant ce qui se tient ; je te donne du murmure : tu caches

l’espérance devant le reste, devant le temps les heures oubliées, le calme sans attendre, ce qu’il nous reste de fantaisie, une scène et puis d’autres : un regard,

 

(Oh dis-moi serais-tu, serais-tu, ce qui nous recouvre, le trouble, la pression)

 

On reprend, je tiens, je tiens ils sont flanc à flanc autour, autour, lit et table, sur ce que tu admires, sur ce que je te dois, nous sommes au-devant : entendons,

nous sommes, des rires et des raisonnements, du chant et des émotions sur ce qui reste d’herbe au jardin, des ramiers et de l’aneth, le myrte et le thym des collines, ils croissent, de l’herbe au sommeil, champs perdus nous tenons, élans et décisions, la vue au-dessus, les arbres oubliés, la rive et les pieds, eau fraiche, du sens et de l’espoir, on enfante, on reprend, on se tient : devant,

ce qui retient, ce qui bouge un peu, un petit frisson, des effets, des regrets, des certitudes, il rayonne, tu éclaires nous sommes suspendus et accomplis : enfin. 

11 novembre 2023.

jeudi 25 juillet 2024

bord de chemin

Jour de pluie et de soleil et de deuil et d’horreur et de larmes tu étais ainsi et ainsi bord de chemin et assis et le flot passe le pied dans la boue l’heure passe dire et comprendre les pieds et le soleil le plus et le moins y être et entendre je suis venu tu me regardes espérons tournons prenons je suis derrière le sommet on se souvient la terre est ronde les oiseaux chantent et jusqu’au complément ils chantent donnons tenons prenons tournons et commençons un souvenir nous étions en attente et je ne comprenais rien je ne tenais de rien il était chaud le soleil le monde à l’ouverture les verres pleins et maintenant où sont-ils donc il reviennent je n’ai plus de certitude brouillard et petit frisson la lune le reste les yeux ouverts la bouche encor et encore tu te dois de dire tu te dois de faire les heures et le ciel les orages et les oiseaux on se reprend il faut il faut surprendre et espérer

Devant ce qui te tient devant ce qui nous lie les nuages et les bleuets tu as vu les choses sont affreuses le fond du seau la vie arrachée les oreilles pleines un éclair des souvenirs et souverain plaisir et chambre parfumée silence sous l’eau claire tu sauves les marins tu tournes et tu espères qu’en as-tu fait qu’as-tu espéré ce silence nous brise cette peur nous contrôle je suis devant je suis pendant en espérance n’oublie pas il te faut dire le monde qui passe les guerres et le sourire ils sont carnassiers ils sont arrogants demeurés et affamés et tu les voudrais seuls et lointains à perdre et à chanter choisissons la vie choisissons le temps ce qui reste de partage ce qui tient sur la main sous le pied des trésors de sable et de feuilles mortes un arc flèche pierre taillée petite pierre de la fronde géant abandonné de soupirs et de murmures tu deviens je devine tu soutiens les branches aux amandes le poids des récoltes tout brûle

Encore en avant les choses dites et recommencées des pans de murs noircis des étincelles les mains tracent l’histoire il t’en souvient il te revient les doigts gourds la pensée en absence les objets oubliés bijoux et sentiments le reste pour demain les rires pour ailleurs je te tiens tu devines il te reste à expliquer et explique-toi bien commence et achève les phrases une à une petite histoire points et majuscules des souvenirs de l’infini sans significations rameaux abandonnés titres et figures une géométrie des angles des arcs tire le trait viens à la ligne arrache efface jour de pluie et de soleil et de deuil et d’horreur et de larmes tu étais ainsi et ainsi bord de chemin et assis et le flot passe le pied dans la boue les pleins tout est lié les oiseaux dans le soir les branches au crépuscule certes et si nous vivions bien et si cela et si tout ici nous abandonne et jure : jure moi j’en mourrais et je le jure si tu m’abandonnes et déjà perdu et depuis toujours abandonné et tu reviens et tu respires nous sommes au défaut nous sommes à l’encolure cheval perdu et être et n’être à perdre et à chanter choisissons la vie choisissons le temps ce qui reste de partage ce qui tient sur la main sous le pied des trésors de sable et de feuilles mortes ils sont perdus et nous abandonnons je suis de cette guerre je tiens pour un camp et je respire encore il faut apprendre à supporter les fautes deuil horreur et larmes.

10 novembre 2023.

Retour, " Et donc ".

De la nuit au jour
l’infini
saison de silences

le ciel tombe
la vie éclate

mémoire des sensibles
cœur en main
le fil trace le chemin

nuages en filigrane
le ciel retient l’ombre

le vent frissonne
les feuilles résonnent
sous les branches
les heures fredonnent

tendresse et nuance
sous la lune pleine

la nuit le jour
la terre est singulière
le silence l’enveloppe
le fil se resserre

le temps est provisoire
la mémoire incertaine

Maria-Dolores Cano, 25 juillet 2024 à 09:11.

mardi 23 juillet 2024

Et donc

 

Et donc et pour après six heures zéro sept : droit de la nuit au jour penses-tu qui te donne à finir tard et mal et un tôt un mal la pierre à poncer aux fenêtres le grand air

(et la brise)

les choses devenues le reste pour encore l’infini sans menace un retour une saison de larmes et cailloux des silences et le reste


Mais pourquoi tenir et comprendre ce qui tombe le ciel est noir la vie en éclats tu fermes et tu parles nous sommes au détour temps incertain la pluie va tomber il dit vient un orage adieu retourne à ta maison il vient il vient l’orage va chez toi tourne et presse le pas

(du noir et de la poussière)

du temps pour comprendre ils ont le temps dans leur mémoire ils polissent les murs et en lamentations et en désespérances du froid et du sensible cœur tourné main qui presse et tourne et balance le fil sur le bras et capte ce qui vient ce qui était et sois ce qui reste devant et sans attendre le fil sur le bras les ombres au dépourvu le champ est labouré

 

Et pour entendre tu devines les nuages et chargés et soulevés je te dois tu discernes les ombres au-devant le sol est encombré un tas du sable et des cailloux

(du reste et des frissons)

au vent et au sens mémoire et histoire tu tiens et tes mains et tes pieds arbres et feuillages tu cherches et tu fouilles entre les feuilles entre les branches le reste des années l’âge venant le tiers tenu et lance et tourne et recommence il vient du fond il coule et commence le centre et le fond le ciel les étoiles

 

On revient de loin et pour prêter des heures sans recours du trouble et les absences nous étions nous y étions

(et des jours à venir et des heures de tendresse)

sans fuite au-devant dans l’instant sur le souffle sur ce qui tient les clairs de lune : lumière de lune devant en avance les feuilles je te tiens tu me vois nous sommes pour longtemps et depuis et quand nous sommes nous venons nous tenons j’en suis certain je suis au détour tu reviens sur des milliers d’années les chameaux tournent la vie avance 

 

Et donc et pour après les heures, droit de la nuit au jour, je tourne et tu fonds nous sommes au détour nous tenons il avance au fond la terre est étrange et de dureté et de silence la vue les nuages devinés la rue sans soutien tout ce qui tombe tout ce qui arrache

(je tire sur le fil)

et tout entier revient ils ont le temps dans leur mémoire ils polissent les murs et en lamentations et en désespérances du froid et du sensible cœur tourné main qui presse et tourne et balance le fil sur le bras et capte ce qui vient ce qui était que tu sois ce qui reste devant

09 novembre 2023.

Retours, " Tu te penses ".

Est-il un nom plus beau
que celui de Jérusalem ?
Non, je ne crois pas.


"L’Amour de Jérusalem

Il y a une rue où l’on ne vend que viande rouge
et une rue où l’on ne vend qu’habits et parfums.
Il y a des jours où je ne vois qu’êtres jeunes et beaux,
et des jours où je ne vois qu’infirmes, aveugles,
lépreux, faces convulsées et rictus.
Ici on construit une maison et là on détruit
ici on creuse la terre
et là on creuse le ciel,
ici on s’assoit et là on marche
ici on hait et là on aime.
Mais celui qui aime Jérusalem
dans les guides touristiques ou les livres de prières
ressemble à celui qui aime une femme
selon le Kama Sutra.

Parfois Jérusalem est une ville de couteaux :
même les espoirs de paix sont affûtés pour trancher dans
la difficile réalité, ils s’émoussent ou se cassent.
Les cloches des églises font tellement d’efforts de paix
qu’elles deviennent lourdes, comme un pilon qui broie
dans le mortier
des voix lourdes, graves et remuantes.
Et lorsque
le chantre et le muezzin entonnent leur chant
surgit le cri tranchant :
notre seigneur notre Dieu à tous est un Dieu
un et affûté."


poème de Yehuda Amichaï (1924-2000)
traduit par Michel Eckhard Elial


Jérusalem,
est le plus beau nom qui soit

 1.Maria Dolores Cano, 23 juillet 2024 à19:58.

  1. Jérusalem,

    d’Orient et d’Occident
    un anneau au doigt
    un peuple dans le cœur

    au creux de la main
    le lait et le miel
    une histoire d’éternité

    la terre
    blanche jaune noire
    et les oiseaux
    dans une goutte d’eau

    un fleuve à la source
    Jérusalem

    2. Maria Dolores Cano, 23 juillet 2024 à 20:20.

vendredi 19 juillet 2024

Tu te penses

Tu te penses d’Israël, chaine rompue, tu te penses et Palestine, chameaux assoiffés et tourbillons et centre impensable, tu tiens un nom caché une accumulation et je suis celui qui viens et tu es en avant de celui qui te suit et tout termine, hommes au bain et nus, de barbe et cheveux et restes hirsutes, ta nourriture et Jean, et Jacob, Joseph, chameaux malencontreux et jambes, nerfs tendus, tout se tient, à la ligature, un cent de noix, un reste de dattes, des feuilles, palmes et figues, olivier, agite la ramure, col tendu,

(à la ligature, un cent de noix,)

des profondeurs : les cris, la barbe et le miel,

Au détour, au restant, à l’encolure et cheveux et poils noués et dénoués, on comprend, on tire, on imagine l’accumulation des civilisations, un reste sous le pied, es-tu digne, sandale dénouée, reste de fièvre et surcroit travail et consolation, il te donne du prince il te tient du roi il te gouverne et tu commences sandale dénouée et pieds dans la poussière

(sandale dénouée,)

je monte et tu comprends vers toi Jérusalem,

D’Orient et d’Occident unis et désunis, et monte et cherche, contre, de point en point tu tournes l’alliance un anneau au doigt un peuple déposé sur ton cœur et devant, tu cherches et tu trouves l’eau au creux de ta main la barbe qui s’envole, brise et, de tes doigts le lait et le miel, raisins portés chameaux désaltérés un peuple en avance une histoire d’éternité sans comprendre sans se tourner, joindre entre les doigts le sable et l’eau et bien avant les terres bien trop cuites et blanches jaunes noires et rouges, et manquent, manquent, les oiseaux, le tout gris d’une goutte bercé, sang répandu croisement au sommet, poutres et chevrons, huppe, huppe, un lien d’amour et de sang, le temps compte, tu respires, de Balkis à Salomon, du sang versé sur l’Afrique, un fleuve à descendre des sources à trouver tu respires vers le centre, pied corné sur le sable qui brûle, soleil et solitude et souverains perdus un temple et des tombes du reste et du sanglot, notre, notre,

(et manquent, manquent,)

tout est soumis la règle est juste, on tourne et plusieurs fois de traits en traits et d’ombres sous les feuilles, sous les palmes entre les dates, il est important que tout tourne à la terre,

Tu te penses d’Israël, chaine rompue, tu te penses et Palestine, oiseaux et troupeaux, bétails et résine, encens et myrrhe, je te dois tu me donnes nous sommes le pied dans le sable la langue tient au palais tu jures et tu proclames, d’Afrique et d’Arabie, Aden la bien heureuse, il est beau, il est beau sauvé des lèpres et des petites bêtes, mouches et papillons, scorpions, araignées, tout palpite là et là, oiseaux posés, cœurs débridées il te reste encore à respirer par le cœur, du temps et du lointain,

(d’Afrique et d’Arabie,)

vers le centre chameau, mirages pleins, tu en vois, tu te prends, tu tournes, tu observes, palmiers, blé et oliviers, huile et farine, dattes, lait et miel

Cheveux dénoués, oiseau vole, de barbe et de poil, les prophètes tourbillonnent.

07 novembre 2023.