mercredi 12 février 2020

Retour, village : franquevaux. IV

Les saisons, les raisons, les yeux et les aveux. Les adieux oubliés, la peur du bleu. La pensée en morceaux.

Les couleurs en lanières, perdues dans l’herbe. La violence est vivante. La vieillesse est concise, ténue.

La peau est griffée, rayée dans l’escalier. La vie. La mort cachée dans le tablier, à l’heure nue du sablier.

Le soleil décroche la pluie. La pensée est rapiécée, les chemins défrichés. Les mots cognent aux portes du ciel.

Tout est disloqué. La stupeur ronge. Le cri de la terre résonne, sanglots longs, chant de bruine, lamentations.

Maman a cent ans, demoiselle sous la pluie. Sauterelle légère au parfum fleuri. Le vent ride la peau de l’eau.

Pleurs sous le rosier, le soleil veille, la jeunesse est ancienne. Le cœur est en voyage, affole les abîmes.

Le vent emporte tout, il malmène les arbres et trousse les toits. Le vin de la vigne poudre les cœurs morts.

Ne rien dire, ne rien faire. Le choc de la vague. 

Maria Dolores Cano, 12 février 2020 à 13:48. ici.

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