Village.
Tout passe.
Un aboiement, tout passe, tout passerait, et je ne me lasse, sur l’eau tiède, des reflets, des éclats, la nuit quitte le jour, des cœurs émus, des sons pensés, ils tirent au loin et rament : les bateliers, barque dorée, ombre précise, au flanc, au tronc, à l’âme sans atours, aux corps emmaillotés,
aux mains enrubannées, ils filent la tendresse et boivent de longues gorgées, eau sucrée, eau tranquille, aux rames la splendeur et tout tire sous le vent, dans le soleil, corps émus, mains tendues, tu te retires et tu contemples, dans ton coin d’ombre, le plus facile pour éviter la mort, tout tirer,
pour entendre les fleurs des aubépines loin, aube et peine, tout bien mélangé, une espérance, une révolte, des mots pour beaucoup d’autres et des tensions, des larmes vives, la joie est brûlante, les corps sont durs, ils tombent et relèvent, ils dansent et s’emploient utilement, sans rudesse, le tendre,
le posé, le sensible, il est au premier banc, il rame vers la rive, épaules nues, mains dorées, tout tient au cœur, le sens du courant, le fil de l’eau, bois en main et couteau dans la poche, affûté et sensible, lame de fond et arme blanche, tendues, tendues, une espérance : la vie est encore à commencer,
sans rien attendre et sans voir, les sens affûtés et avec courage, la mort est loin, les pieds glissent dans l’eau, sur les planches noires, sur le sable, dans les rochers, ils tournent et invitent, cœurs à donner, corps affolés et tout en envie de se dire : désirez moi, soyez ensemble, blancs et noirs et blonds
et charmants, sans nuages, capitaines et bateliers, vous êtes à jour, la rente est versée, sans ombre, sans toit, sans rosier et dans les aubépines, ils sont attendus, ils y sont, ils tournent et tranchent, fil de lame, couteau à briser, je reste là et je réclame, cœurs amoureux, corps éloignés, lame à trancher,
ils tournent encore et je refuse la main, le pied, le corps et l’âme à dire et dire encore, je suis ici et je vous tiens, vous y êtes venus et enlacés, dans le bateau, sur les marches, dans la pente, sur la rive, au sable, sous le vent, les cœurs échappent, la voie est libre et à son élan tout encore et tout
encore, on tranche et vivement dans le soleil, dans le vent, dans la peine encore vive, sur le devant, dans le soleil derrière l’ombre, tout chavire, le bois, les rames, les sacs, le linge tout à la ligne, tout au cordeau, on trace au jardin un rang de persil, et soif immense et intensément du temps on devine
le goût, un peu de sel sur la paupière, le vent le tient, il est absent, il tourne fort, une image pour une autre, dans ce jardin et au bord de l’eau, ils rament et coupent, soutenez, soutenez, il faut accepter et compter, la vie, la joie et tout ses entourages, sur le devant dans le soleil, l’été sans fin,
il fera beau, en soif, ils chanteront les bateleurs, les jours comptés, les raisins mûrs et tout cela vaut le dernier, le fil du temps, le grand courage, respirez, accélérez, il fera beau au vent, au large, en reflets, en éclats, un aboiement, tout passe.
16 Août 2014.
RépondreSupprimerTout passe
rien ne lasse
les cœurs sont émus
dans l’ombre lointaine
éclats d’or
la barque vogue
la tendresse est à la gorge
le vent sucré peigne les branches
soleil pommé ___ la mort secrète
les fleurs en peine
espèrent des jours tendres
la révolte est sans nombre
larmes de fièvre
corps brûlants
le cœur remue
dans l’eau un œil guette le vent
rien à voir
le courage est à prendre
la mort est sous la planche
envie de fuir
le désir est incertain
le nuage passe
griffe l’étoile
le rosier est en fleurs
et dort sur la tranche
la rive est déserte
une main caresse le ciel
vacante destinée
le soleil est en larmes
la barque chavire
or aux paupières
une image dans l’onde
l’été effeuille l’ombre
joie de passage
la soif est pour demain
le raisin est graine blonde
un éclat ___ un chemin
le fil du destin