Franquevaux. II
Seulement, étrangement, avec courage et sans rompre, sans espérer, le temps passe, tout coule et tout te conduit, tu passes, tu penses et tu embrasses, un effet, un rayon, sillon profond, cœur ouvert, chair aperçue et gorge en attente, noire et obstinée, ne rien espérer et tout attendre et donner,
mordre l’air qui passe, la fraîcheur écoulée, les objets et les rires, les jeux et l’enchantement, et sauvagement, sans cesse, tout y tiens, tout y viens plus ou moins, il retient, il retourne de jeux en rires et d’évidences en saisissements, le pieds hésite un peu, temps suspendu, bonheur éblouissant
sans mélange, sans trouble, les cendres sont en bas, tout coule au ruisseau, ils ont mesuré un arbre, il pèse le poids de sa hauteur, tous trahissent, ils accusent fils et filles, folies perdues, courage abandonné dans les traverses, sans soutien, sur le devant, au-devant, en avant, tout tremble,
un pays, on a choisi, tout est engrangé, le plus petit, le plus simple, mais à la fin, ils demeurent sous l’arbre le plus haut, effort envolé, cave nettoyée, ils arrachent des pans d’écorce, ils liquident des litres de résine, oiseaux rompus, un chant au nez, cœurs envoyés, au sourire, ils sont abandonnés,
sans courage, tous lisent le pouvoir, ils se le doivent, puissante réflexion, mon arbre est haut, la tour est immense, et je suis sans mesure, je suis du poids de la résine et je chante en haut, vous en bas, attendez et venez voir, tenez et attendez, et il sont ici, laids et faibles en esprit, et sans fond,
lourdement, une faute et puis une autre, ils traînent et nous les abandonnerons, ils sont, et je suis les arbres sur le chemin, tout finit et tout meurt, la joie, les rires, les jeux et les malheurs, un temps qui mouille et un temps qui enchante, un temps qui trempe et un temps qui détrempe,
peintures et couleurs, chevilles étendues sous l’ombrage, l’ouvrage à rendre, les charges à tenir, la vie à protéger et en écho, la pensée, les images là-bas, plus loin, la même goutte attends la fin du temps, je suis suspendu et sans hésiter, je ne fais rien, j’attends et tout te tiens, tu es enchanté
et enfin, tout est à faire, tout est à dire, sans trembler, sans attendre, on pense, on imagine, goutte suspendue dans les âges et tu tiens et tu regardes tout, et tout, de tout tu souris et tu te donnes encore un flot, encore des paroles, de la grandeur, de la noblesse, ô, les grands arbres, ô,
les oiseaux, tout passe, tout glisse sous les branches, l’air frais, tout y passe et sûrement, certainement, fermement, dire, chanter, proclamer, temps qui mouille et temps qui enchante, que tout y soit, que tout y dure, le charme et le désir, les épaules, la main, nues, des joies à venir, des dangers,
des rires, bouche ouverte, sans fêlures, que cette joie, cette joie, demeure.
16 Août 2014.
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Seulement le temps
coule un rayon de chair
gorge noire ___ rien
Mordre les rires
et l’enchantement cesse
le jeu du bonheur
Cendres de l’arbre
la trahison est folie
ruisseau éperdu
Petit pays premier
Oiseau au cœur d’écorce
arbre envolé
Enchantement d’eau
le rire est à la pluie
la joie en chemin
Couleur de l’ombre
peinture de la pensée
écho d’images
Tout est suspendu
grandeur de la parole
à l’âge noble
L’air frais enchante
les oiseaux sous les branches
et l’épaule nue
Éclat de rire
fêlure de la bouche
la joie demeure