mercredi 12 février 2020

Village : Franquevaux. IV



Franquevaux. IV 
On pourrait se demander, où cela, va, comment cela, tourne, les saisons, sans raisons, les aveux sans erreurs, le temps rangé, les yeux ouverts, tout y va, et tout est oublié, et l’on résilie les contrats, plus rien ne compte, du trop compté, du tremblement, du fini, tout est bleu et tout se pense.

Du jaune, du rouge et des marques sur la route, dur le champ, allons-y, dans l’herbe, elle est sale et cela tourne, et tout est en violence et tout respire à l’abandon, la vie errante, la liberté, les courses, les jeux et les rires, vieille petite femme et rose et laide, on disait : y boire tant d’amour, vieille.

Peau coupée de rose, tout tremble et tout est agité, des hommes lourds, tous croient, ils pensent et sont dans leur catégorie, la sagesse, et tout ils incarnent, et ils sont bien, et ils sont loin, sur le devant, dans l’escalier, toujours présents, toujours à l’heure, leur vie, leur mort et on doute, on attend.

La vie errante, la liberté, et tout au tout, et tout en marche au large, au long, le soleil haut, la pluie en marche, allons, allons, on y pense, plus vite, plus vite, sur le chemin, les plus méchants et plus, on oublie, on oublie le mot, ils sont sourds et tout, aveugles et mal rangés, aveugles, sourds.

Tout déboîtés, et plus on y pense, et on avance, tout un chemin, un chemin tout en stupeur, tout tourne au tremblement, et tout est au quelconque, et après, quand même, sans trembler, sans croire, sans tenir la longue plainte, la grande lamentation, les longs sanglots des mères amoureuses.

Oh belle, belle comme maman, comme elle les dames partent et les demoiselles pensent en sauterelles, tout vire, tout vire au vert et toute pluie est bue et entendue, la vertu est évidente, dans le devant, dans l’escalier, tout change et rien n’est en avance, un air défait, une peau ridée.

Et comme maman, nez touché, je pleure et je m’active, rosier coupé, je prends, je tiens et j’agite, faire, faire le tour et éviter le plus vieux celui qui traîne et tord bien bêtement les pieds, le nez trop gros, trop lourd et pourtant jeune, la grâce est en voyage, le cœur est éloigné et tout cela, il faut.

Il faut oublier, résilier ces contrats, abandonner ces charges et ne plus veiller, que les arbres s’effondrent, que les tuiles s’envolent, les yeux fermés, ils comptent et tout engrangent, vendange morte, cœur éloigné, regard perdu, ils avancent et tout au tout revient, ils sont inutiles, utiles petits.

Aveugles et sourds, on se sauverait, on se sauverait, le contrat résilié plus rien ne compte du trop compté, du tremblement, du fini.

18 Août 2014.

1 commentaire:

  1. Les saisons, les raisons, les yeux et les aveux. Les adieux oubliés, la peur du bleu. La pensée en morceaux.

    Les couleurs en lanières, perdues dans l’herbe. La violence est vivante. La vieillesse est concise, ténue.

    La peau est griffée, rayée dans l’escalier. La vie. La mort cachée dans le tablier, à l’heure nue du sablier.

    Le soleil décroche la pluie. La pensée est rapiécée, les chemins défrichés. Les mots cognent aux portes du ciel.

    Tout est disloqué. La stupeur ronge. Le cri de la terre résonne, sanglots longs, chant de bruine, lamentations.

    Maman a cent ans, demoiselle sous la pluie. Sauterelle légère au parfum fleuri. Le vent ride la peau de l’eau.

    Pleurs sous le rosier, le soleil veille, la jeunesse est ancienne. Le cœur est en voyage, affole les abîmes.

    Le vent emporte tout, il malmène les arbres et trousse les toits. Le vin de la vigne poudre les cœurs morts.

    Ne rien dire, ne rien faire. Le choc de la vague.

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