jeudi 26 octobre 2023

(je te tiens, je te vois, sous les feuilles le vent tourne)

(je te tiens, je te vois, sous les feuilles le vent tourne)

Te vois-tu, t’entends-tu, le vent souffle et tourne, tourne, tu recommences et tout venant, tout comprenant je te revois, tu te réjouis, monde enchanté, source et miracle au pied des arbres, et tourne, tourne, et commence je te tiens, tu murmures, nous y sommes, et tenant, et comprenant, le vent souffle, je te suis sur le sommet, tu te souviens : la terre est ronde,

(je te tiens, je te vois, sous les feuilles le vent tourne)

On revient, on entend, et tendu, et pris, et reconnu, sur la route, au pied des arbres, tu cherches, arbres, châtaigniers, et ormes, et sureaux, et celui-ci, là-bas le nom échappe, on cherche, on fait du vin avec les feuilles, le vent souffle, je te suis, tu arpentes le monde, la vie au reste, sur le sable souffle le vent, les ailes et le désir, les murs et les outils, le reste à tenir, le nom, le nom, cet arbre échappe, il te reste, coudrier, saule, platane, et tourne, et recommence, on fait du vin du vin avec les feuilles, triomphe, je te reconnais, tu cherches le peuplier, le bouleau, et ce qui te commande, hêtre et fayard, mélèze, et sapin, et baumier, et sorbier, je cherche et tu commences,

(je te tiens, je te vois, sous les feuilles le vent tourne)

Nous sommes au-devant nous sommes incompris, il te reste à décrire les feuilles composées, et le bruit sous le pas, tu crisses, tu craques, tu frémis, et je tourne un œil en apparence, une certitude, des craquements, ton poids, tu entends et tu tournes, le poids des ans et la surface, et le ciel pour entendre un bruit, tu es furtif, tu es bien seul, encombré, en avance, dans le mur, dans la pente, tu cherches encore, et encore, on se comprend, on retient le murmure, forêt immense et vaste monde, il faisait chaud, dans la campagne l’herbe était verte, tu entends le pas lointain, tu reviens, il se tourne, il se comprend, tu reviens, cherche, cherche, encore le nom, cet arbre, cet arbre, quel est-il, on en ferait une liqueur sauvage,

(je te tiens, je te vois, sous les feuilles le vent tourne)

Tu vois les yeux clairs et bleu et vert, source mêlée, du vent entre les branches, entre, la vie te grise et souffle, tu entends la vie est la lumière des hommes, tu cherches, tu clames parole dévoilée, et source, les eaux sont-elles mêlées, et source, et pluie, et vivre se commande le cœur en aventure,

(je te tiens, je te vois, sous les feuilles le vent tourne)

15 mai 2023

1 commentaire:

  1. Tu vois le vent souffle et recommence au pied des arbres. Tu te souviens cette terre nue, étroite sous les feuilles.

    Sur la route chantent les arbres, tu les suis, tu les nommes et les surnommes. Le vin peut couler, le vent souffler, le désir ouvre son aile, le vin dans les verres est doux et sucré.

    Nous sommes sur la pente, près de l’ultime frontière. Tu écris et décris les feuilles, les pas sur les feuilles et l’œil qui scrute le poids des années, le ciel encombré, le murmure des forêts et ce nom perdu dans les limbes du temps.

    "Où irons-nous, après l’ultime frontière ? Où partent les oiseaux, après le dernier Ciel ? Où s’endorment les plantes, après le dernier vent ?"*



    * M. Darwich (La terre nous est étroite p.215)

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