mardi 31 mars 2020

Carrefour. 3

Carrefour ?

I

Alors je te retrouve, paysan perdu, en fuite, sous le sable, il y a des files de liens sombres, une espérance et du renouveau, tout s’agite et tu reviens, paysan retrouvé, joie tranquille et précision, on habite, on débite, on enjambe et je te cherche, et tu me trouves sans cesse, en haut, en bas.
II

Dans la montée, il faut changer encore une fois, paysan perdu, perdu et retrouvé, du rien au rien du temps, sans cesse, toute éternité éternellement te compose, tu vas, tu viens et tu présentes les cailloux, les herbes sèches, les fleurs fanées, tout ce qui a cessé et tous nos pauvres morts de l’été, du temps chaud, pierres en équilibre, tout déposé et tout brandi,

je pose au sol mes armes, mes drapeaux et je plante là-haut ma flamme, soldat, soldat, tu épouvantes, et où es-tu, je te cherche, tu ne réponds et tout au tout pénètre.
III

Toute confusion, toute parole, tout secret, tu cherches et tu trouves des enfants perdus, sans parents, sans ancêtres, un trouble, un inconnu et tout encore cela pénètre et fait trembler, jambes hautes et cœurs serrés tu viens et tu retiens, petit, petit, tu tournes et tu deviens un inconnu et tout semblable et tel encore au vent, au vent,

à l’aube la nuit se meurt, il faut entendre et comprendre, un avenir couché dans le fossé et des trous, et du bois et un feu pour les jours froids, temps suspendu, petite plainte, petit soldat couché au bord, et avant, sans importance, le temps viendra et il fera.
IV

Tout est en mélange, le froid à venir, la chaleur et la pluie, il y a tout et tout encore, des corps allongés au chemin, des yeux perdus dans l’ombre et des oiseaux, le cœur en fête, cœur amoureux, charmante chose, saison perdue, paysan trouvé, je te cherche et je t’appelle où donc es-tu, absent,

tout au temps console, le souffle, la saison, les jours rompus et les souvenirs, tout en cascade, tout en appels, tout à venir et tout froissé, herbe foulée, corps alangui et main molle sur le coude et sur le genoux, pays perdu, tout on trouve, une éternité, des figures, du temps perdu, des images, de la tourmente et du froid, de la chaleur.
V

Tout est mêlé et chante, le retour, lorsque l’enfant revient d’un long voyage, je t’appelle, absent, je suis perdu et au coin, la vie abandonne, une éternité pour ne plus rien voir et oublier le monde, tout s’éloigne, tout repart et la mer et les jours, pays de souffrance et d’abandon allons, allons, et plus, et vite, un regard en avant, tout chante,

tu es perdu et tu commences, tu es un voleur et tu triches, paysan perdu et compagnon de misère, tu dors encore et tu suivras ton chemin.

04 Août 2015.

1 commentaire:

  1. Sous le sable
    la joie tranquille
    enjambe le monde


    le temps perdu et retrouvé
    cailloux dans l’herbe à fleur de peau
    l’été est mort le cœur en feu

    armée d’étoiles
    et poudre aux yeux des innocents


    secrets d’enfants
    guirlandes de maux sanglées aux vents

    à l’aube le jour assassine la nuit
    grand cri d’effroi d’un guerrier novice


    sous la pluie le malheur prend la route
    les oiseaux cœur en fête cherchent le printemps
    consolation des jours enfouis dans la tourmente


    un chant s’élève __ l’enfant paraît
    la mer chante sa plainte toujours recommencée

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