mardi 3 mars 2020

Tu, on, tout.

Tu, il reprend, tu, il cerne, tu, il combat, et pour entendre encore l’histoire de la longue et lente, très lente agonie, il est fauteuil tordu, il est corps arraché aux oiseaux, aux abeilles, en vol, en vol, tu, il cerne et tu, il combat, dos et flanc posés, et tout, il conduit calme et loin, au long, en vol,

au retournement lent, posé dans un fauteuil tordu en désespoir, mêlé de certitudes, tu, il reprend, tu, il achève, tout, il revient, le silence et la joie, tout, il est muet, paroles mortes, liberté reprise et manquements, tout, il est à saisir, l’abandon, le recul, sur un fauteuil tordu, sur une bosse de terre

perdue, au coin délavé, le sang au bout du cœur, la vie sans rêves et sans joies, on, il avance, on, il reprend, on, il cerne, on, il combat, et tu, et on, où sont-ils donc, où vont-ils donc, dans ce terrain en pente courte, vers un abri sans cœur, dans la soif et le tourment, reprend tes certitudes, décline,

sois sans un regard, sois sans un sourire, si tout, il est fermé, et si tout, il est en paroles mortes, les yeux vides, la peau sèche, tu, on, où sont-ils donc, posés au bout du cœur, tordus dans un fauteuil, sans regard, sans paroles, les mots muets, la bouche asséchée, tu, on, ils sont le simple espoir,

la courte pente, il faut au bout du temps, poser et œuvrer, avec courage et certitude, le sang au bout du cœur, les yeux abandonnés, la bouche sèche, les phrases rares et rien en ce lieu-là, tu, on, ils sont le temps venu, la raison contrainte, l’âme éclatée, tout, il est évaporé, sur le chemin,

tout, il lui reste la joue sèche, les baisers taris, l’œil sec, tout, il est en froid et tout, il menace, il pousse, il roule, tes blessures, tes forces abandonnées, tes liens déployés et tout, il a ton temps, il fait face, ton temps de pas, compté, ton œil perdu, ta peau arrachée, il est au fauteuil tordu,

à la voix brisée, il enchaîne et tu, il précipite, dans la courte pente le sol ne retient plus, il faut partir, il faut laisser en place, il est fauteuil tordu, les doigts arrachés, le courant froid, et tes plaintes longues, sans fin, au loin donne le cœur et cours, roule une bosse de terre perdue, chante sans joie,

et frémis, meurs bien loin, ton temps est compté, tu, il bascule, tu, il gémit, le sang au bout du cœur, les yeux abandonnés, la bouche sèche, les phrases rares, tu, il prend le temps, tu, il perd pied, on, il espère, on, il prévoit, on, il est corps arraché aux oiseaux, aux abeilles, en vol, tu, on, tout,

il chantera bientôt.  
                                                                                     18 Juillet 2015.

1 commentaire:

  1. Huit haïkus approximatifs

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    Lente agonie
    l’histoire est un combat
    oiseaux massacrés

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    Désespoir mêlé
    de silences conceptuels
    la joie au panier

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    Le cœur est en sang
    la vie sans rêves de joie
    déclin de l’amour

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    Sourire perdu
    la bouche silencieuse
    dépouillée des mots

    __

    Le temps revenu
    le courage est à l’œuvre
    les mots à l’âme

    __

    Trace sur la joue
    l’œil a perdu ses larmes
    tout est blessure

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    Une voix brisée
    les doigts arrachent le cœur
    la terre perdue

    __

    Bouche et yeux nus
    les abeilles décimées
    phrases hors du corps


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