vendredi 27 mars 2020

Ô, pauvres morts. VI.

Petit monde sans vertus.

I

Où les eaux sont partagées, on demeure et on croit, soleil serré, mains déplacées, on croise, on espère, on tranche, on entend et tout bruisse, devant, en haut, au plus long, un plafond, une voûte, tout, ensemble et bruissant, pour s’y noyer, eaux assemblées, mats réunis, un trouble, une atmosphère.

Une saison lente, lente, de ciel bleu, de chaleur et de travail, au travail, au monde, inconstante, sans rien franchir, sans donner suite, sans entendre la voix, elle monte.
II

Les morts sont morts, pauvres et bien petits, et pierre sur pierre, et sort pour sort, l’avenir est en marche, dans la rue, ruelle sans défaut, dans la rue, petit peuple inconstant, sans joies et sans vertus, tu te reposes, tu te refends, mur posé là, pierre sur pierre et dans la rue en caravane, les chiens y passent, sans collier, sans armures, au-devant, en avant, une impression, une inconstance, un petit monde sans vertus.

Tout est à effacer, tout est encore à comprendre, de la vie, des bruits, des pierres posées une sur l’autre, et tout en vibration, et tout en attente, tout au contact, un petit monde et de petites familles, tout au-devant dans l’ombre dure, des effets lancés, des histoires de joie et d’espérance.
III

Dans le ravin, au contact, un pied posé, une défense, un coup porté, des toiles, tout vole, pierres sur pierres, et chiens qui passent, une envie, tout pour faire et pour accomplir, un temps compté, une espérance folle et droite, adroitement tranchée, posée, les années comptent et encore, et malgré, tout est à venir.

Une lame pour briser, une quille pour fendre les eaux assemblées, terre ouverte, pauvres morts abandonnés et tout pour brûler et rassembler, cendres éparses et cœur fendu, une histoire, un temps compté, chaque pas compte, une rue, un chien passe et tout encore va en traces, en cœurs abandonnés, pauvres morts débarrassés, la corde est à rendre, toiles tendues, eaux rassemblées, les barques tournent.
IV

Cerbère et Charon ensemble, toute la peur bue, toute la honte éloignée, les morts sont bercés et tranquilles.

Sur le côté, tout avance et se cherchent les yeux ouverts, les mains tendues, tout.

Ensemble, gardien et passeur, on respire, morts de poussière et mains tendues, tout avance et tout te cherche, et petit monde, et petites gens, et cœurs perdus sans vertu, sans espérance, âmes pour grandir, tout passe et tout s’oublie, les morts, les mains, les cœurs perdus.
V

Les morts sont morts, pauvres et bien petits et pierre sur pierre et sort pour sort, l’avenir est en marche, dans la rue, ruelle sans défaut, dans la rue, petit peuple inconséquent, sans joies et sans vertus, tu te reposes, tu te refends, mur posé là, pierre sur pierre et circulation, dans la rue en caravane.

Au corps tremblé, tout passe et tout attend, petit monde sans vertus. 
 
03 Août 2015.

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