mercredi 20 mai 2020

Exil, le retour. II

Le vert étalé, les orgues sonnent en tête, tout imprégné de feu et d’espérance, où de temps, où d’espace, des yeux émerveillés et des doigts qui se délassent, du grand et de l’aimable, et de cloches, tout sonne et reprend et conduit, il mène un troupeau de grands et de petits, le bétail est vivant.

Tout tourne en place, cornes et laines mêlées, au pied, au sol, à la surface, au-dessus, en dessous du sentiment, il respire et se fond et meurt et renait, tout avance, tout est rapide et sans retenue, tout au-devant, tout en principe, le vert étalé, les animaux dévorent et l’herbe et le grain, tout au- devant.

Les hommes en plainte, reste-t-il assez de crème et de miel et de lin blanc, on se souvient de ta seule pureté, seule, jeune homme tôt venu, graine germée, aux paroissiens tu chantes le cantique, petits croyants et grands enfants, tout au ciel te pousse au sacrifice de crème et de miel, bergers, gardiens.

Bœufs vous êtes étonnés, sur les plus grands objets, sur les plus grands sujets, tout se confond et tombe, au ciel, au soleil, tout demeure et pose le nom, tout ce que toi, tout affronte et renouvelle, la ferveur, le salut, le calme, la fraîcheur, une lame, un sanglot et tout tremble, le vert est étalé, encore.

Les animaux, tout en ce jour de toi dévorent et réclament des biens à brûler, du mal à découvrir, temps venu, temps d’embrasement, le vent souffle sur les braises, les cœurs émus sont au supplice, en garde, en sanglots, en retour d’Egypte ou de Syrie, tous chantent la chanson, pèlerins de Palestine revenus.

Du fond des mers noyés, du ciel servis, nous irons revoir cela un jour au ciel, dans une autre réserve, selon le bien tenu, selon le mal perdu, graine levée trop tôt, tu prédis pour les autres le temps de la moisson et celui d’abandon, envolez-vous cheveux si fins et nez trop long, déjà au torse soumis.

Il frappe et dépose une main, un caillou et chante l’avenir, crème et miel, animaux, puissants et sauvages, presque tout ici est à voir, venus d’Egypte ou de Syrie, pèlerins de Palestine, au ciel immense, on accroche vos yeux et vos pensées, soif de gravier et rêve en avance, les herbes, le sable, l’eau, dictés.

Tout est dans l’avenir, on a le temps, les heures sont courtes, tu es enfin debout et tu chantes pour eux, ils sont en y pensant et loin et pauvres et tout de misère accablés, les vieux, les faibles, les sans esprit, tout au retour ils pensent à leur âge et désirent crème et miel, au fond, au fond ils décident.

Au ciel saccagent-ils, et tout, le présent et le futur, enfants déjà vieux, leur âge est certain, les fleurs sont à prendre et à perdre, pour toujours que ne reste rien, ni dents, ni cœurs, ni drame, ni sacrifice, le couteau dans la plaie, le temps et la chaleur, ombre douce, ombre chère, je vais et je viens et je pense.

Au plus haut, vers le plus haut, tout tressaillant et conquis, la vérité est en apparence dans le vert étalé et les orgues qui résonnent, tout mâche et recommence, troupeau perdu, grand et petit et au ciel, au ciel surtout il y a tout, tout qui nargue et interroge, temps tremblé, cœur défaillant, joie et repos.

Et au repos, les peurs enfin envolées.

01 Août 2016.

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