dimanche 31 mai 2020

Ici aussi.

1.

A voir, à dire, dans l’imperfection, dans l’obstination, sincèrement je creuse, et tout rapporte, d’en haut, d’en bas, des pierres, du chemin et des herbes, en haut, en bas, la sauvagerie sèche, bouche grande muette et corps fendu, tout posé, sans secours, sans joie, en rêves sages et dents féroces, l’adversité.
2.

Affamés, détruits, sans effets, tout est posé ainsi sur le bord, au sentier, tout passe et tout arrache, la vie, le vent, les saisons, tout inculte et pour tout, ensemble, sans grandeur, sans imagination, une idée après l’autre, un pas, de la ferveur à l’outrage, figure de vieille, gonflé d’eau et plein, et plein encore.
3.

Le ciel sur le devant, son étrange cortège, bosse et aventure, on est ainsi à la haine, la haine tout ici, tout d’ici je dis, je demande plus, du temps, et le vent plus simple, la froidure, les fruits secs, tout mêlé, tout tendu, se donne et tout retiens, j’en suis loin et j’en suis loin, on passe, on repasse, ô, souffrance.
4.

Et la souffrance, hurle, tout est étalé, mondes troublés tout à l’inverse, les mondes à rendre, tout au bout, en avant la bosse est étrange, j’y viens, j’y viens, tu passes et tout revient, comment dire, comment tenir, en sommes-nous à la parole, en venons-nous du déploiement, armes et bannières posées.
5.

Dans le vent, soldat blessé, cœur dérouté, chemin perdu j’en suis encore, tout commence, le premier tour, le grand voyage, la rumeur, les frissons, corps perdu et brisé, tout le tout, les feuilles au vent, rien n’est léger, et où, et quand, tout flotte à l’imprévisible, au genou éraflé, il est l’heure des incendies.
6.

Il est aussi le temps des comptes, je suis, tu es, nous y viendrons, ensemble, nous y serons, perdus et rompus, on est en affaire, tout fades, les yeux, les éclairs, la vie sur les épaules, yeux fades et ouverts, tout encore on se demande, faire, dire, j’en suis toujours au début du voyage, début.
7.

J’en suis à la parole, j’en suis au mot pour un autre, au bord du sentier, au détour remué et tordu, en souffrance, en avenir à perdre tout au fond,, tout au rien, sans une ligne, sans un outil posé, et arraché, le travail est terrible, je viens, je viens et tu poses tes drapeaux, tes enseignes, vent violent et simple.
8.

Comparaison simple, et simple image pour image, avant l’abandon, la vie te change, le cœur est loin, tout au loin, tu égratignes, tu cherches et je te trouve, toujours sur le chemin, toujours à la dérive, le vent souffle et souffle l’incendie, la main posée, le regard droit, corps brisé, et parle, parle, on en vient.
9.

On en est, et du jour et du voyage, temps compté, corps tremblé, sur la peau on voit toutes les griffures, corps étranger, étrangement posé sur le chemin sur la vie tout passe et rien encore n’est achevé, au bord d’un sentier, un coup, un coup et tout reprend et tout te rend, ici aussi la vie avance.

11 Août 2016.

2 commentaires:

  1. (peut-être un caviardage - peut-être)



    je creuse
    les saisons
    ô souffrance

    comment dire
    le grand voyage
    les feuilles au vent
    l’imprévisible - la vie
    la parole simple

    le cœur
    un incendie
    posé sur le sentier



    ___

    merci encore pour vos mots
    votre écriture qui toujours
    me touche au coeur
    en plein milieu ... merci
    et Beau dimanche de Pentecôte

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  2. "Je goûte peu de joie avec beaucoup de peine :
    Aux desseins que je fais je sème sur l'arène"

    Tristan l'Hermite (1601-1655)

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