samedi 29 octobre 2022

Et vivre enfin, enfin.

Comme si nous en étions à la dernière heure, chantant et saluant le dernier point, la seule trace, ce qui reste et restera, je te tiens et tu me bouscules, éveille-toi, éveille-moi, prend sur ton cœur le sacrifice, grandis pour nous et suis la route, les heures, les maisons, les jardins, les étangs, vraiment nous sommes,

en quête, nous sommes en route, et devant, et commençant, et sans rien perdre, tout à consommer, et se donnant, et chantant, encore, et encore, d’une clé pour un trésor, d’un coffre pour des liens, derniers et étranges, et derrière le rang, et derrière, ultime, tu le dis et tu penses aussi, sublime et derrière,

la ligne, et au bout du monde tout reste à élever, les herbes du chemin, les fleurs sauvages, les oiseaux oubliés au bord des toits, lourdes génoises et corps tremblant, t’en sers-tu, te tiens-tu, tu consommes et je descends, d’un toit aux ardoises, d’un rang pour un autre, et vivre enfin, enfin, en liberté, je tourne,

et tu accélères, temps compté et coin fleuri, et bornes oubliées, pour chanter seulement, la liberté, tout avance au bruit des tessons entrechoqués, éclatez et sonnez, et tournez-vous encore, et encore, d’un air, d’un doute, d’une fleur aux lèvres, lentement, lentement tout t’empoisonne, temps suspendu et compté,

et devant, en en face, je viens et tu cherches, douterions-nous encore, serions-nous aussi du voyage, d’un bord vers l’autre, d’un panier vide à un grenier, je tourne et tu avances, poussière déplacée, tu meurtris les temps, rêve angoissé, et figure pâle, matin d’oubli et rires calcinés, ivoire sans ombre,

souffle, olifant, roc tranché, passage, éveille-toi, éveille-moi, prend sur ton cœur le sacrifice, suis la route, je descends, d’un toit aux ardoises, d’un rang pour un autre, vivre enfin, en liberté.

28 août 2021.

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