jeudi 13 août 2020

A reculons. (Premier voyage.)


En terre et sur terre, un collier pour le temps, un signe pour l’aventure, le monde en recul et pour nous rien ne se demande, j’en suis, en suis-je, au plein sans délicatesse, à la réalité sans espoir, en recul, en recul, pour chanter et comprendre les merveilles et le sens, tout ici est possible et sûrement, enfante,

cailloux pour cailloux, pierres une à une sorties, remontées et jetées sur l’épaule, pierres, cailloux et rochers, tout est terrible et simple, d’une simple noirceur, et noirs sont nos troupeaux, nos objets, nos principes, des graviers sur l’épaule, et il a cru à l’effort terrible, et descendu et visitant, il est remonté lourd, 

et en simplicité et de paroles vaines, du plus profond sans profondeur, à reculons, sans traces, sans rayures, je suis ici, posé et revenu et d’un voyage et d‘une aventure, à reculons, à reculons, y passeront les sauterelles et les écrevisses, plongé au torrent et en surface revenu, sur l’herbe sèche, comme vont,

s’en vont et comme reviennent et Jean et les meilleures, tout cela en double et en ceinture, je te nargue et je te cite et tu deviens ici, en deviens-tu, à dire aussi une chanson, à reculons on se répète, et tout, ensemble et bien sonnant, à l’unisson sur l’herbe sèche, tout brûle et mords et déchire, la parure, le lien, encore,

tout, encore, et le saut qui renouvelle, j’en suis, en suis-je, des parleurs, des diseurs, des remuants, des inconfortables, tout mettre en haut et tout jeter et refaire le chemin à l’inverse, ainsi, je suis ici, aussi, je suis posé et suis-je là, et sur les jambes, la peau lacérée, l’air ailleurs et parti et revenu, d’ailleurs, du silence,

et aux épreuves, la vie avance et avancé tu sers d’écho et de remord, je suis ici et ici suis-je, œil ouvert, cœur avancé, et à reculons le monde au ciel retourne, de l’horizon en  ciel nouveau, le soleil tourne, les fleurs et les oiseaux et les plus simples des brindilles, fétus et poussières, tout aussi tournent,

et grincent, dans l’œil grincent, la paupière en arrière, et au-devant des images noires et vertes, et le soleil et bleu et rouge et en pression je suis à la douleur, je suis au supplice, peau lacérée et cœur mécontent, je te regarde et tu me tiens, je suis serré et revenu et revenant, je suis ici et d’ici, je tourne, à reculons,

à reculons, un collier pour ceinture et la mémoire, à reculons la mémoire.  

30 juillet 2018. 

1 commentaire:

  1. A reculons
    en 7 haïkus
    approximatifs

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    Collier pour le temps
    l’aventure est un signe
    un chant merveilleux

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    Les pierres jetées
    sur l’épaule des troupeaux
    tristes principes

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    Paroles vaines
    revenues d’un long voyage
    dans l’herbe sèche

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    Ceinture large
    le meilleur est à venir
    parure des ans

    __

    Chemin inversé
    lambeaux de peau humaine
    cruel silence

    __

    La vie avance
    fleurs et oiseaux au soleil
    le ciel ouvre l’œil

    __

    L’œil en cavale
    sa paupière divague
    le cœur mécontent


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