En terre et sur terre, un collier pour le temps, un signe pour
l’aventure, le monde en recul et pour nous rien ne se demande, j’en suis, en
suis-je, au plein sans délicatesse, à la réalité sans espoir, en recul, en
recul, pour chanter et comprendre les merveilles et le sens, tout ici est
possible et sûrement, enfante,
cailloux pour cailloux, pierres une à une sorties, remontées
et jetées sur l’épaule, pierres, cailloux et rochers, tout est terrible et
simple, d’une simple noirceur, et noirs sont nos troupeaux, nos objets, nos
principes, des graviers sur l’épaule, et il a cru à l’effort terrible, et
descendu et visitant, il est remonté lourd,
et en simplicité et de paroles vaines, du plus profond sans
profondeur, à reculons, sans traces, sans rayures, je suis ici, posé et revenu
et d’un voyage et d‘une aventure, à reculons, à reculons, y passeront les
sauterelles et les écrevisses, plongé au torrent et en surface revenu, sur
l’herbe sèche, comme vont,
s’en vont et comme reviennent et Jean et les meilleures, tout
cela en double et en ceinture, je te nargue et je te cite et tu deviens ici, en
deviens-tu, à dire aussi une chanson, à reculons on se répète, et tout,
ensemble et bien sonnant, à l’unisson sur l’herbe sèche, tout brûle et mords et
déchire, la parure, le lien, encore,
tout, encore, et le saut qui renouvelle, j’en suis, en
suis-je, des parleurs, des diseurs, des remuants, des inconfortables, tout
mettre en haut et tout jeter et refaire le chemin à l’inverse, ainsi, je suis
ici, aussi, je suis posé et suis-je là, et sur les jambes, la peau lacérée, l’air
ailleurs et parti et revenu, d’ailleurs, du silence,
et aux épreuves, la vie avance et avancé tu sers d’écho et de
remord, je suis ici et ici suis-je, œil ouvert, cœur avancé, et à reculons le
monde au ciel retourne, de l’horizon en ciel
nouveau, le soleil tourne, les fleurs et les oiseaux et les plus simples des
brindilles, fétus et poussières, tout aussi tournent,
et grincent, dans l’œil grincent, la paupière en arrière, et
au-devant des images noires et vertes, et le soleil et bleu et rouge et en pression
je suis à la douleur, je suis au supplice, peau lacérée et cœur mécontent, je
te regarde et tu me tiens, je suis serré et revenu et revenant, je suis ici et
d’ici, je tourne, à reculons,
à reculons, un collier pour ceinture et la mémoire, à reculons
la mémoire.
30 juillet 2018.
A reculons
RépondreSupprimeren 7 haïkus
approximatifs
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Collier pour le temps
l’aventure est un signe
un chant merveilleux
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Les pierres jetées
sur l’épaule des troupeaux
tristes principes
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Paroles vaines
revenues d’un long voyage
dans l’herbe sèche
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Ceinture large
le meilleur est à venir
parure des ans
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Chemin inversé
lambeaux de peau humaine
cruel silence
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La vie avance
fleurs et oiseaux au soleil
le ciel ouvre l’œil
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L’œil en cavale
sa paupière divague
le cœur mécontent