dimanche 30 août 2020

Et berçons-nous.


Repose-toi chère âme, berçons-nous de chansons, les yeux, en haut, sont las et plus calmes, tout au ciel est plus tranchant, la nuit et les jours, les espoirs comblés et les granges vides, il reste un reste de thym et de laurier, tu files et tu déplies le rameau des infidèles, feuille à feuille, sur tout le champ, sur tout emporté,

champ emporté, tu te tiens et tu déploies les draps et la bannière, le lit et les jours, le destin te faucherait, il te faudrait, encore et encore, un peu plus de large aux épaules, un cran de plus, la ceinture tient tout, tu te donnes, tu reprends, et du tout enlevé au tout trop tenu, en place, large et chargé, soutenu,

en avance, le souffle prend sa place et déploie les étendards, chose vue, chose tenue, rien encore, tout autant à l’ombre, aux cailloux, au paradis, encore tu reprends et tu tiens, tu donnerais tout, fauché, couru, tout ainsi au grand tronc rendu, tu souffles, tu contemples et vois, tu tiens, faucherais-tu, encore, et encore,

un champ pour l’espoir, un pour la trahison, j’en suis, du plus grand, j’en suis, du plus lointain, aurore blanche et triste chose, pour un retour, je suis condamné et rendu, tout en force, alors vers une œuvre de sagesse, ici je meurs, je me tiens, je suis pour dire, plus tard, bien après, encore, je tourne après,

je te vois, je suis au calme, sans rien faire, oh, ne rien dire, ne rien rendre, tenir et serrer au plus haut du jour, nuit et jour, dire, tout se perd, dire encore et encore, tout est perdu, je prends et j’enlève tout, et du tout, encore un peu plus, en plus, les petites mains, petites poses, pour souffler, comprendre, revenir,

toujours, en haut sur la branche et plus loin, sur le toit pour revenir et comprendre, il fut du temps, des cailloux, de l’espoir, de la force, dans tout, dans rien, du plus grand au plus fort, tout ici est encore et encore accumulé, je répandrai sur l’herbe les brins d’osier, coupés, je regarderai, je te faucherai jambe,

pour que tu tombes et que j’en rie, hardi, fort et haut, hardi et loin encore plus, et pour longtemps, je tourne, je ferme, je suis sûr, et sûrement, je sais et je m’étonne, en êtes-vous toujours, en sommes-nous, à jamais, devant et derrière, le saurons-nous, jamais et parfois, la voix tremble et vrille, il faut tourner,

tourner encore, du plus haut au plus bas, des grands champs aux orties, aux ronces, on ne sait, quand et qui, confondu à la poussière, aux venus, aux partis, tout tremblant, ainsi et ainsi, tout venu, encore sur la rive, je suis ici, tu es tenu, et recommences-tu, sans attendre, encore et encore, pour toujours, heureux,

nous serons heureux et forts, repose-toi chère âme et berçons-nous, reprend souffle et déploie les voiles et les draps, cherche encore, où sont les étendards, où sont les dernières erreurs, des doutes, des accrocs à la manche, je suis, je pense, tu seras le destin, pour chacun, les livres et les lois, le caillou dans la chaussure,

tout au ciel est compté, je détourne les yeux quand ploient les bannières, le temps, tout est suspendu, sans limite, encore et ici, le vent claque, claque le linge, les yeux sont ouverts, je te chante, tu me vois, je ne sais, rien encore, qui sont-ils, qui serons-nous, vivrons-nous, avancerons-nous, le charme et le sourire,

la voix des vivants pour attendre la pluie, pour repousser les catastrophes, pour reprendre et avancer, reprenons sur l’herbe, reprenons, les osiers et tirons les manches accrochées.

06 août 2018.

2 commentaires:

  1. Berçons-nous
    en onze haïkus
    approximatifs

    __



    Âme reposée
    au ciel tranché nuit et jour
    les espoirs comblés

    __

    Dans le lit des jours
    destin sur les épaules
    les draps sont déployés

    __

    Un souffle de vie
    à l’ombre des cailloux nus
    nait le paradis

    __

    Un champ pour l’espoir
    tristesse de l’aurore
    œuvre du sage

    __

    Être au calme
    au plus haut du jour - la nuit
    le ciel repose

    __

    Haut sur la branche
    l’espoir est force vive
    les jambes coupées

    __

    Les rires tombent
    et pour longtemps résonnent
    d’une voix tremblée

    __

    Tourner au plus haut
    champs de ronces et orties
    heureuse rive

    __

    Les voiles déployées
    berçons-nous dans le souffle
    du livre de vie

    __

    Les yeux détournés
    le temps est sans limite
    tout est suspendu

    __

    La voix de la pluie
    enchante les secondes
    sur l’herbe rase


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  2. et j'ajouterai
    c'est un texte sublime
    qui berce le coeur

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