Et combattant nous avançons, et battant l’air nous retenons,
et tout ici est couvert de brumes et de silence, les nuages si bas se touchent,
et tout ensemble nous voyons, des anciens et des nouveaux, et mots pour mots
nous descendons vers l’eau, et calme, tranquille, l’air et le sourire, un
souffle porte, et
recommence, plus soutenu, plus soutenu par ce que l’on
approuve, et tout ensemble répétant, plus soutenu par, il faudrait oser aller
jusques à l’air, et à la feuille morte, je te cite et je te reconnais, pour une
part plus longue de tes éternités, et d’amour, et de rage et de trahison, au
sommet tu es monté et tout te
laisse sur le flanc et sur la plage, de fleurs et de sourires
cerné, composé, tu as la force des accouchées, tu as le temps des fleurs
ouvrantes, tu es à éclore, et parti, tu tournes, vers leur vie, ma voix est
tienne, et ton langage est en place, tu tiens et tu reconnais, et tenant et
reconnaissant, je te soutiens construisant et
tu absorbes tout en une fois, la vue, les ordres et la peur,
tu tiens encore et tenant tu fixes les choses une à une, singulier et pluriel,
tu fermes la bouche et les yeux, le cœur ouvert, le corps tenant, tu fixes au
ciel chaque nuage, tu portes au dos les avantages, la roue salée, le poids des
âges, va et présentant, te
faudrait-il oser, et jusques à l’air et à la feuille morte,
pour être d’un beau temps, à retourner des regrets, et pour entendre et pour
voir, il reste encore des assassins si beaux, et un temps venu et revenu,
venant et revenant, et combattant et avançant, je porte au dos si lourdement,
la force et les fragilités et
des pères la force constante à leur tombeau, et tenant, et
bâtissant, je suis et tu accroches, et sur la terre, et sur l’eau, au souffle
de l’automne, tout viendra encore, et portera, et les traces, et les remords,
et les fleurs fanées, les herbes séchées, les paroles de départ, contées au
retour, tu te tiens, une vie entière te
tiens, et roi sur un tombeau te pose l’herbe sèche et la
fleur fanée au vent, au vent, et ici il faut plaquer l’éternel et éternellement
tu avances, et tu portes ton poids de chair et de cailloux, et un fardeau, les
armes et les lois, tout au cœur pour dire, ici on avance, ici le dos est
douloureux, douloureusement tu plonges et
tu reviens, soutenant, tu soutiens, la bouche ferme et les
joues fraîches, je te tiens et tu comprends, et me fermant les yeux tu domines,
et tu prolonges, et constant et rassurant, tu tires la vie même, et à chacun
son cortège, rois en voyage, combattant et avançant, cœurs exilés, roues salées,
le poids des âges te
tenant, et battant l’air, combattant et avançant, nous
retenons, et tout ici est couvert de brumes et de silence.
25 juillet 2018.
Oser le silence
RépondreSupprimerles mots de l’eau
le sourire de l’air
un souffle simple
comme l’envol
oser
la feuille morte d’amour
dans son chemin d’éternité
la peur est singulière
cœur ouvert et pluriel
au ciel des privilèges
la roue tourne
le temps présent
aux assassins si beaux
qu’ils font pâlir le jour*
des pères dans leur tombeau
le souffle est à l’automne
les fleurs défraîchies
les paroles condamnent
les contes au non-retour
le mot est sur la pierre
un poème sans nombre à la chair de caillou
cœur en croix ___ l’ombre d’un oiseau
en exil entre ciel et mer
silence de brume
le voyageur passe la dernière porte
*Que Genet me pardonne