Penses-tu, pense-t-on, il y faut de l’assurance, au coin du
jour, jouant à pince-moi, réveille, réveille, et les cœurs endormis, et tout
ici nous sonne, je suis ici, et ici suis-je, tout au courant, et marchait-on,
on marche, et courrait-on, le long, on a couru, le long du quai, le long des
cours, sur tous les chemins,
je passe et tout de tout ici m’alerte et en alarme je crie,
et courons, courons, de ce bûcher quittons les flammes, tout brûle et disperse,
je suis atteint et dans ta main je me rends, j’en suis encore au long de tous
les chemins, sur chaque chose vue ici, ici et tout près, encore et proche et
contenu, je ferme les yeux,
et je songe, que vois-je en rêve et tout au colloque je donne
et tu contiens et tu n’inventes aucun espace, pas de décor, des actions
inutiles, accumulées et peu d’air libre pour soutenir la vie, pour porter
l’espérance, plus soutenu pourtant par l’air, et tu refuses encore, encore, les
feuilles mortes, et dire, et citer,
encore, et toujours un peu réciter, masquer le temps et
l’évidence, la certitude imposée de phrases sans objet, tu dis, tu fais et
encore, encore tout ici, d’ici recommence, et de l’air dans le nez, et trop
frais, et trop sec, tu mouches et tu racles et la gorge et le pied, au temps
trop chaud, aux heures brèves, plus courtes,
et piquantes, tu te retiens et tu retournes, aux armes, en
alarme, et encore, encore, du plus loin, les anges et les archanges, tu t’en
souviens et au fil de l’air tout est posé encore, anges, archanges et chaque
séraphin et le bateau des jours heureux,
chargé d’une orange, tu tournes et tu contes, cela revient, récite,
encore, cela te dis et tu te caches d’un mot pour l’autre,
temps compté et pause faite, tu reprends sur tous les chemins et tu te
reproches, oh, profitons bien de la jeunesse, et pour toujours avoir vingt ans
et toujours n’être pas sérieux et se perdre une fois, une fois encore, nuit de
juin et tout monte à la tête,
et vingt ans, et dix-sept ans, et refuse, et donne encore du
pied dans l‘escalier, et refuse que tout y monte, chambre ouverte et cœurs
endormis, nuit de juin et arbres en fleurs, tu respires et tu attends, et tout
armé et en alerte, de ce bûcher quittons les flammes, tout brûle et disperse,
pense-tu, pense-t-on, ici, encore,
tout est léger.
29 juillet 2018.
RépondreSupprimerCœurs ensommeillés
entre les flammes
sur les chemins
des grands destins
les yeux ailés
des songes viennent
masqués et aiguisés
la phrase __ le mot
aux heures brèves
sans larmes
et sans crainte
à chaque mot conté
nuit de juin
l’air est si doux
paupières closes
on se laisse griser
comme une petite bête
au pied de l’escalier
nos cœurs fous robinsonnent
que Rimbaud me pardonne