lundi 10 août 2020

Hors de la solitude.


Posé au ciel et en silence, soutenu, révélé, épanché, bien plus loin, en haut, en bas, la vie commence et me transforme, ma vie, et ce qui reste pour être et voir, pour sentir et penser, la vie, comme au désert, comme à la tombe, le mal est vu et tout ici est pesé, je suis, tu es, ensemble ils sont posés au ciel et au lointain,

la vie est toujours après, la fin en reproche, je suis surpris et je réclame, la soif et le temps, et les fils, comme tout est rouillé au sable et éclaté, comme un trésor, comme, rien ne vient blesser le pied, les yeux ouverts, la bouche ferme, paroles volées d’un mot à l’autre, sentir, penser et vivre, pour vivre sous le charme,

au ciel tout est posé, le repos est assuré, j’irai ici, j’irai là-bas, je cherche et je tourne et je vois au terme de cent ans et tu dirais la solitude, les yeux ouverts, tu es ferme sur la bouche, la peau tirée, le cœur tourné, les paupières et closes et ouvertes, et tu vois et tu touches le fer rouillé, sous le sable, en expansion,

si lourd, si rouge, si tendu et tu te tourmentes cela pourrait durer,  et durer,  pourquoi pas cent ans, cent ans hors de la solitude, pour voir, pour sentir, pour penser et écouter pousser, les herbes et le temps, et prendre et compter un jour, plus un jour, et encore, cœur posé et recomposé, tu tournes et tu tiens, tiens-tu,

aussi le soleil est suffisant, tu parles d’abandon et tu lâche les derniers liens, tout est compris entre le jour et la nuit, entre la gloire et la solitude, et pour cent ans, et pour toujours, jusqu’après, pour certain, pour enfin voir grands les arbres, les herbes, le ciel resté immense et les oiseaux en vol toujours, je cherche,

et je trouve, il faut s’absorber et attendre, entre deux vagues, entre deux flots, je suis ici où tout commence, et tout, aussi ici recommencerait, et tenu et tenant, et pendu et fermé, et sur le bord du monde, au début du voyage, je cherche, cherche et cherchant, je tiens, tu es venu, et tout ici on serre, et on broie,

et la peau et les mains et les yeux, serrés au soleil, je parle et tu ne réponds et cela n’a pas de raison, sans importance, et même, et même si rien n’est dit, tu tournes et je prospère, et tu tiens enfin les devants, et tu dors et je recommence, tout est posé au plus fort du temps, la chaleur tourne, à la fraîcheur,

chaleur et peau fraîche et tendue, et posé et fraîchement posé, tu poses, tu es tourné, et au ciel tu dis, et pour cent ans et plus encore, hors des saisons et seuls, et seuls, cent ans, ainsi, ici, aussi, je suis en reste, cent ans pour une seconde, et sans oubli, et enfoncé sous le sable, mon cœur rouille, des fruits, murmure,

du vent au monde en expansion, posé au ciel et en silence, je suis venu et tu comprends, et nous sentons et nous pensons et nous avons franchi une autre rive, une autre borne est posée, et pour cent ans nous sommes clos dans la confiance, enfin, enfin, penser, penser, et sentir, loin du monde, le bonheur en cause,

la cause, ici au sable est enfoncée, je suis, tu tiens et tu commandes et j’accepte et je donne, tout est encore, possible et bon, à toi, toujours.

28 juillet 2018.

1 commentaire:



  1. Ô ! Silence
    ___ la vie
    ___ le désert
    au ciel lointain

    ___ la soif
    ___ la rouille
    le trésor est sous le sable

    paroles sans mots
    la bouche les a volés
    tout est sous le charme
    de cent ans de solitude

    le cœur est aux paupières
    tâche de rouille comme une source

    rouge et lourd
    cœur trouble d’un monde intérieur

    le soleil tisse ses liens
    entre jours et nuits de solitude
    entre les herbes du chemin
    et les racines du ciel

    les oiseaux à la lumière des flots
    sur le bord du monde ___ en voyage

    le temps est suspendu
    hors du monde et des saisons
    en solitude

    sous le sable
    cœur de rouille
    fruit trop mûr
    au ciel posé

    silence des rives
    derniers reflets


    RépondreSupprimer