lundi 24 août 2020

Chevillé, au bord de l’eau.

Il est chevillé, tenu par là, et tout en espérance de cœur et de raison, et de troubles sans fin, il se tient, tout passe, tout est posé et sur l’eau et à terre, au repas des forts, aux regrets de tous, encore, encore on glisse sur le flot la confiance entière, le cœur à demi-mots, j’entends, j’entends, je suis et tout désire,

encore et encore, le ciel et le soleil et les nuages aussi, ils sont loin et craintifs, les oiseaux passent moins et tout à l’avenir ils se posent parfois et plus gros et moins précis, nos yeux sont invisibles et perdent l’horizon, je suis, tu es et tu tiens jusqu’au bout, plus loin peut être les oiseaux, plus lourds, et plus loin, lourds,

à la distance, de la distance, et du fond tout est posé, et tout de tout semble dire, ils sont aveugles et fous, ils posent et soupirent, le poids du chaud, le goût des formes simples, et simplement, et tenant tu te retiens, et je m’enchante, il faut peser, dire et réunir encore, tout est en avant, tout dis et supporte,

un œil trouble, une pensée pour l’automne, je suis encore ici, et pour tout dire je succombe, je suis tenu et fragile parfois, revenu et posé de caresses en flambeaux, et les flammes, et le tronc, tout ici me compose, les yeux et les mots, les baisers et la soif, et chaque fruit et chaque fleur, de branches en branches,

et de soleil joyeux en certitudes, je viens, je viens et tu tournes, et tu es, j’en suis aussi, et du voyage et du désir, de la corne et de l’abondance, je tiens, je viens et tu gardes tout, il faut entendre et dire, le bruit qui vient nous appartient, tremblement et présence, et au fond du temps la victoire, en nous, tient,

tout tient, il faut, il faut et commencer et vaincre, et tout au-devant sur la poussière du chemin, les chiens mordent et l’herbe fane, et souffle, souffle, encore ce qui n’a pas de fin, on dit, on tient, on veut et plus encore de l’équilibre et des chansons, pour le présent, ensemble des dents, cailloux et pierres,

tout est usé et encore décidé, tu es rompu et je devine ce qui vient, il est au fond et au loin, il se consume, que sommes-nous, que voulez-vous, tout encore nous surprend, le tien, le mien et ce qui reste, et restant et pensant et ne disant, il faut souffler, il faut encore et encore, accomplir et bâtir, du lit, des rivières,

il faut sortir le sable et les cailloux et les poissons qui glissent entre les doigts, il faut attendre le retour, un cri, un élan, tout retient et je reviens, pour dire la chose est semblable, le sommeil est aussi tendre et possible, tout dormirait, bêtes et gens, et dans l’herbe et au bord de l’eau, la tête dans les cailloux, les pieds,

si près des ronces, chevillé, tenu par là et tout en espérance de cœur et de raison, un rêve, une habitude, des gestes posés là et des frissons encore, encore et encore, les baisers et la soif, et chaque fruit, et chaque fleur, de branches en branches et de soleil joyeux, je suis, tu es et tu tiens jusqu’au bout

et plus loin, être.

04 août 2018.

1 commentaire:

  1. Cœur chevillé sur les flots
    à demi-mots _____ le désir

    le ciel est aux nuages
    l’avenir aux oiseaux
    _________ invisible horizon

    folie et cécité ___ simplicité
    des formes peintes au bord de l’eau

    l’œil dore l’arrière-saison
    caresse d’ambre ____ soleil rond
    les mots embrasent le jour blond

    voyage tendre au cœur des ans
    la corne abonde des bruits du temps

    sur le chemin l’herbe est poussière
    son souffle glisse entre les pierres
    comme la peine au goût de sel

    surprise de l’ombre entre les lignes
    draps de lumière sur la rivière

    le sable chante un air d’enfance
    poissons de nacre nés de la marne
    un cri enchante nos rêves d’argile

    cœur chevillé tout près des ronces
    en soif de rêves __ de grand frisson

    de chaque branche part une voie
    _________ trouée exquise

    RépondreSupprimer