Au sortir, sortant, d’un rêve de chaleur et d’ennuis, tout au
mélange de la vie et de l’illusion, sans joie, fors l’ironie et le sarcasme,
tout grince et grincent encore les dents usées, et la mâchoire nouée, le corps
est lourd, le réveil épuisé, la tête en vagues, et sur le corps la déception,
sur le corps tout est à la griffure,
tout est à la brûlure, je tourne et je suis vague, et
vaguement je suis, place de sable et de sel, les yeux usés, la mâchoire nouée,
je tourne et vaguement, je place au-devant, au destin, les marques de la vie,
les fers et les cailloux, tout entre, et tout griffe, et tout brûle, il reste
encore et encore un peu d’amour des saisons,
saisons entières pour vivre et détendre, détendre, et détendu
faire jouer encore un corps rouillé, des épaules tombées, et au ciel, au ciel
espérer voir et voir, des saisons, saisons entières encore, les arbres en
feuilles et les fleurs sur le sable, les lys, et au rocher les cristes de mer,
et de mer, tout en bleu et du marin,
marin au maritime, fleurs et coquilles, et des saisons pour
la joie et la perfection, fors l’ironie et le sarcasme, les pieds bougés et
l’herbe rase, dévastée, ou séchée, ou finalement rien ne se lasse, du monde et
de ses merveilles, les merveilles du monde et l’enchantement, et de l’aube et
du soir, merveilles,
merveilles au sommet, je grimpe et j’oublierai, et le corps
et la mâchoire noués et rouillés, et tenus loin de toute, toute, certitude, il
y a que le ciel est bleu et, hoy dia, l’herbe est sèche, les yeux toujours
vivants sont fatigués, le cœur respire, respire encore, sortant d’un rêve de
chaleur et d’ennuis, hoy dia, ce jour,
jour, ici et maintenant, hic et nunc, j’en suis à grimper, au
toit du monde, aux rochers imaginaires, « oh, laissez tout mourir, au
rocher, aux vallons », tout ici chante et recommence, hic et nunc, hoy
dia, ils me nommerons et nous nommerons tous, et tout ensemble, nous
tremblerons, de chaleur et d’ennuis, roue,
roue tournée, la roue tourne, tout, ici et ensemble,
recommence, je demande la voie et je réponds ton nom, et tout tremble et tout
encore grince, et tu dis et tu récites, et tu songes, ils grinçaient quand et
où, où et quand, les essieux de ta charrette, et encore, au sortir, sortant
d’un rêve de chaleur et d’ennuis, mêlant,
tout au mélange de la vie et de l’illusion sans joie, un peu
perdu, tu réclames l’abandon, « laissez-moi, laissez-moi », et au
rocher, tout encore recommence, je tiens, je tiens et encore je tire sur les
chaînes et je remplis mon cœur de la déraison, du pardon sans retour, et va, et
va je ne te hais point, tu tires sur tes chaînes,
chaînes qui retenez, et tu reviens, et tu es retenu, corps
usé et brûlé de sable et de sel et tout encore en déraison, j’avance et tu
m’oublies et je respire encore, j’avance et je me noierai, je place au-devant,
au destin, les marques de la vie, les fers et les cailloux, Thésée et Orphée,
tout entre et tout, griffe et brûle,
brûle, tout et rien n’est plus, et tu respires encore et
encore, et combien de fois, encore.
26 juillet 2018.
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approximatifs
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Rêve de chaleur
l’ironie grince des dents
réveil épuisé
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Brûlure de sel
un destin de cailloux blancs
amour des saisons
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Le corps est rouillé
les saisons sont aux rochers
des perce-pierres
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Fleurs et coquilles
les saisons sont à la joie
monde enchanté
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Noués de rouille et d’os
les corps sont au ciel tendre
le cœur respire
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Le toit du monde
tout ici chante nouveau
hoy dia de gloria
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Recommencement
les songes sont sur la voie
d’un rêve heureux
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Joie et illusion
dans un cœur déraisonné
les chaînes rompues
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Corps de sel brûlé
au sable la déraison
d’un destin griffé