samedi 8 août 2020

Aujourd’hui, combien de fois.


Au sortir, sortant, d’un rêve de chaleur et d’ennuis, tout au mélange de la vie et de l’illusion, sans joie, fors l’ironie et le sarcasme, tout grince et grincent encore les dents usées, et la mâchoire nouée, le corps est lourd, le réveil épuisé, la tête en vagues, et sur le corps la déception, sur le corps tout est à la griffure,

tout est à la brûlure, je tourne et je suis vague, et vaguement je suis, place de sable et de sel, les yeux usés, la mâchoire nouée, je tourne et vaguement, je place au-devant, au destin, les marques de la vie, les fers et les cailloux, tout entre, et tout griffe, et tout brûle, il reste encore et encore un peu d’amour des saisons,

saisons entières pour vivre et détendre, détendre, et détendu faire jouer encore un corps rouillé, des épaules tombées, et au ciel, au ciel espérer voir et voir, des saisons, saisons entières encore, les arbres en feuilles et les fleurs sur le sable, les lys, et au rocher les cristes de mer, et de mer, tout en bleu et du marin,

marin au maritime, fleurs et coquilles, et des saisons pour la joie et la perfection, fors l’ironie et le sarcasme, les pieds bougés et l’herbe rase, dévastée, ou séchée, ou finalement rien ne se lasse, du monde et de ses merveilles, les merveilles du monde et l’enchantement, et de l’aube et du soir,  merveilles,

merveilles au sommet, je grimpe et j’oublierai, et le corps et la mâchoire noués et rouillés, et tenus loin de toute, toute, certitude, il y a que le ciel est bleu et, hoy dia, l’herbe est sèche, les yeux toujours vivants sont fatigués, le cœur respire, respire encore, sortant d’un rêve de chaleur et d’ennuis, hoy dia, ce jour,

jour, ici et maintenant, hic et nunc, j’en suis à grimper, au toit du monde, aux rochers imaginaires, « oh, laissez tout mourir, au rocher, aux vallons », tout ici chante et recommence, hic et nunc, hoy dia, ils me nommerons et nous nommerons tous, et tout ensemble, nous tremblerons, de chaleur et d’ennuis, roue,

roue tournée, la roue tourne, tout, ici et ensemble, recommence, je demande la voie et je réponds ton nom, et tout tremble et tout encore grince, et tu dis et tu récites, et tu songes, ils grinçaient quand et où, où et quand, les essieux de ta charrette, et encore, au sortir, sortant d’un rêve de chaleur et d’ennuis, mêlant,

tout au mélange de la vie et de l’illusion sans joie, un peu perdu, tu réclames l’abandon, « laissez-moi, laissez-moi », et au rocher, tout encore recommence, je tiens, je tiens et encore je tire sur les chaînes et je remplis mon cœur de la déraison, du pardon sans retour, et va, et va je ne te hais point, tu tires sur tes chaînes,

chaînes qui retenez, et tu reviens, et tu es retenu, corps usé et brûlé de sable et de sel et tout encore en déraison, j’avance et tu m’oublies et je respire encore, j’avance et je me noierai, je place au-devant, au destin, les marques de la vie, les fers et les cailloux, Thésée et Orphée, tout entre et tout, griffe et brûle,

brûle, tout et rien n’est plus, et tu respires encore et encore, et combien de fois, encore.

26 juillet 2018.

1 commentaire:

  1. Aujourd'hui
    revisite en neuf haïkus
    approximatifs

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    Rêve de chaleur
    l’ironie grince des dents
    réveil épuisé

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    Brûlure de sel
    un destin de cailloux blancs
    amour des saisons

    __

    Le corps est rouillé
    les saisons sont aux rochers
    des perce-pierres

    __

    Fleurs et coquilles
    les saisons sont à la joie
    monde enchanté

    __

    Noués de rouille et d’os
    les corps sont au ciel tendre
    le cœur respire

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    Le toit du monde
    tout ici chante nouveau
    hoy dia de gloria

    __

    Recommencement
    les songes sont sur la voie
    d’un rêve heureux

    __

    Joie et illusion
    dans un cœur déraisonné
    les chaînes rompues

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    Corps de sel brûlé
    au sable la déraison
    d’un destin griffé


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