dimanche 28 août 2022

Et parfaits.

Ferme les yeux, tu les voyais, jeunes et parfaits, à courir d’un tas vers un autre, un jeu, et encore, un jeu et encore, des élans et des mains qui moulinent, et tendent les cordes d’un tronc à l’autre, cœur embaumé et révoltes farouches, je marche, sur le retour tu tournes et retiens, il faut compter,  

les coups, compter, dépendre les armes, tendre les voiles, composer, le passé est curieusement sans suite, oh, brandir les griffes pour un baiser, toucher la tension sur les épaules, je tourne, je tourne, je tranche, passé oublié, suite impossible, les pieds chaussés, la joue sur le cuir, le geste est acide,

tu mords la peau, tu mords le temps, tu es, encore plus, encore plus, sans suite, le passé est composé, pour oublier ce qui fut, qui ne germe pas, le temps, les saisons, les gestes de jardinier, tu essuies une larme, joue posée et peau meurtrie, qui pleure et se souvient, qui pleure et se soumet, je tranche,

tu expliques : les raisons sont telles, te rendrais-je heureux, finiras-tu des bras au supplice, la vie ordinaire, le calme quotidien, comme, comme, le pain, si calme et détendu, je te tourne, tu m’oublies, je descends le long, le long, comme un soleil, il pointe, horizon débattu, aurore étoilée, bourrasques oubliées,

je tourne, je tourne, tu essuies une larme, joue meurtrie, pointe, pointe, l’aurore, fière et claire, toujours tu chantes, tu respires et tu bois encore et encore, la même émotion, j’observe et tu entends, jardins, et nuits, et fenêtres, tu observes et tu soutiens, à courir d’un tas vers un autre, des mains

qui moulinent, et tendent les cordes d’un tronc à l’autre, tu essuies une larme, joue posée et peau meurtrie qui pleure et se souvient, qui pleure et se soumet, je tranche, tu les voyais, jeunes et parfaits.

30 juillet 2021.

1 commentaire:



  1. Yeux fermés courir vers la jeunesse, cœur révolté, armes baissées. Lever les voiles vers des îles lointaines, griffer les vagues et boire les baisers du vent. Mordre la vie, morde l’avenir, oublier le passé et ses graines avortées. Partir.

    Partir sans raison, avec juste un peu de pain et du soleil dans les mains. Partir pour oublier les larmes de l’aurore, la fièvre des crépuscules et l’horizon si triste d’une jeunesse vieille. Partir vers des jardins ouverts sur la mer. Partir.

    Partir sur une corde où les rêves sont des filins tressés de fils d’or.


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