mardi 9 août 2022

Teinté d’amertume.

 

À peine, entre deux bâillements, et le bras et les doigts, à peine, les mains et les pieds, tu es fourbu, les yeux vides, dans la brume et tu cherches et tu retiens un mot pour sa saveur, vague, et rouge et noir, une couleur pour le doute, il faut en avant et en retard, il faut que tout ici commence, et commence.

Les effusions, le travail, le doute traversé, et rouge et noir, en avant et en retard, la tête bien posée et les pieds, tout tourne autour des contractures, doigts écrasés, sourire terne et des larmes, des larmes dans les yeux, dans le nez, un tas de linge renversé, au fond, le regard beaucoup plus loin, au fond.

Étendu, au fond de la vie, les insectes tournent sous les branches, je traîne et je constate, les doigts sur les yeux pleins de larmes et de fatigue, en avançant, en y pensant, en retournant, entre les faits et les définitions, tu cherches raison, et tu trouves saison, et pour le temps passé, et la joie aux branches.

À venir, comme, une petite bête sur l’épaule, comme un oiseau inconnu, quel est son nom, quelles sont ses plumes, et toujours, comme, toujours le changement, on a nettoyé, on a tenu, on regarde, les pierres et la main, les herbes arrachées, tout ce qu’il faut pour construire, un asile pour un jour, fragile. 

Et pour l’éternité, soldats en campagne, et draps pour le repos, je te cherche et tu réclames, du calme et de la fraîcheur, un asile retenu, le calme déposé, les insectes tournent, tournent sous les branches, entre deux bâillements, et le bras et les doigts et les mains et les pieds, tu es fourbu, doigts, les yeux vides.

Pieds, outils crispés, douleur lente, et pour la conscience, tu es vivant et vivant tu tiens, et pour te dire, tu tiens, et pour te dire : quel est ce grand bonheur teinté d’amertume.  

   17 juillet 2021.  

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