dimanche 21 août 2022

Sommeil soustrait.

Et de trop de confidences, tu tires tout, et tu arroses, trop de terre et trop de bois, il faut couper et couper, ô les printemps complets, ô, les jours malhabiles, les herbes et les pierres, traces et sillons, tout au soleil est à l’espérance, chemin comblé, matin heureux, nuit sans surface, sommeil soustrait,

comptes parfaits, j’attire, j’attire encore toutes les abeilles, sommeil de cœur et paroles manquées, j’arrive de plus loin et de plus loin je t’imagine, et complet, et rendu, et ferme, et tenu, bien droit et en surface, au bord des choses, où se trouvent les chemins, il reste tant et tant, rires et joies, tu tournes,

je commence, herbes arrachées, sillons tracés en avance, tu te compliques et tu cherches, et pourtant, et pourtant, que reste-t-il sur la berge, du bois flotté et des tessons, verres pilés et cendres mêlées, je tourne et je commence, nous sommes bien avant la conclusion, je tourne et tu mélanges, limites,

terre et cailloux, les feuilles et les fleurs, surface commencée et lèvres sur la joue, je tourne et tu défais, tu défais les apparences, tu soustrais une à une les cicatrices, cœur complice et embrouillé, rien au-devant tout en partage, ô les printemps complets, ô, les jours malhabiles, les herbes et les pierres, traces,

sillons, tout au soleil est à l’espérance, cœur évanoui, paroles incertaines, jours malhabiles, en silence, en attente, sans outils, tu arraches et tu plies, herbes et branches, feuilles consumées, les mains seules, cicatrices oubliées, sans rien en faire, sans rien dire, tout au partage, on arrache, sans rien, finir,

sans finir, sans avancer, sans avouer, je ne jure rien, les paroles sont vaines, le moment est rare, il n’y a rien à en dire, et rien à supporter, chemin comblé, matin heureux, nuit sans surface, ton sommeil soustrait.   

26 juillet 2021. 

3 commentaires:

  1. "il n’y a rien à en dire",
    il n'y a rien à en écrire
    ce texte est si beau ...
    plein d'amour et raison
    j'aime ,
    e le prends et le garde
    ... et prends le pouls de ce sommeil
    soustrait

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  2. Mille merci, en vérité, heureuses retrouvailles.

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