dimanche 25 octobre 2020

L'éternité. (Premier voyage).

Et de portes qui s'ouvrent et qui ferment, il ne reste ne reste qu'un peu de bois et le métal, poignée tordue et courbe sombre, je suis ici, et tout, au réel est tendu, sur le pied et sur la main, aux mares profondes il déroule et tord le grillage et les algues, corps perdus, corps noyés, et terre en souffrance, je suis ici

et je te cherche, tu ouvrirais encore et encore, et peut-être, un peu de bois et de métal sur le corps, qui ouvre la plage, je suis ici, je suis tenu et tu me rends, me rendrai-tu, et tu accompagnes chaque geste, et tout encore ce qui bouge, le pied, les yeux et les doigts, la main est ouverte, le calcul est sans fin,

reste-t-il du jeune homme, est-ce encore le temps de la jeunesse et de l'avenir, en suis-je, en suis-je encore à un premier voyage, faut-il, faut-il être heureux d'être et demeurer, encore et encore, en vie, simplement, vivant et voyant, et cherchant sur la rive, et être dans la certitude, le temps est bien compté,

chaque temps est une éternité, mais, j'y suis, j'y viens, j'y tiens, je suis ici tenu et pour bien plus longtemps, sans que rien ne soit, rien ne soit ignoré, je te tiens et tu me regardes, et soupirs et serments et regards sur le flanc, j'en suis, j'en suis encore et encore au voyage premier, au début de l'histoire à venir,

l'avenir est-il, est-il encore et encore à être deviné, à marcher droit et le pied nu, abandonné sur le rivage, et sorti de la mer et sorti du flot, en tumulte et en joie, je te cherche et je te trouve, tu es encore à venir éternellement jeune, et sur la main et sur la peau, le soleil en marche, balle à son rebond je te cherche,

tu me trouves, balle toute en sursaut, je te quitte et tu m'enchantes, tout est plus court et plus profond, et tout demeure et je contemple, étrangement et sans peur, étrangement et sans peur, je cherche, je cherche, et j'habite un coin du monde, un tout petit petit rocher, abandonné, et je contemple la ruine à venir,

toujours repoussée, toujours en suspens, je suis ici, et dans l'instant rentré et perdu, je suis en certitude, je suis déjà dans la vie éternelle, tout te tiens, tout te tends, et tu rentres et tu sors, un œil ouvert, un œil tenu, la main tendue au temps qui passe, et passé d'un rocher à l'autre, je suis ici et surement, je contemple,

j'en suis à l’éternité, encore et encore au voyage, sans regrets, tout est à faire et tout viendra, le corps usé, l'âme éraflée, sans peur, d'un pied sur l'autre, je tourne, je ferme et tout ici recommence, une voix et tout est dit, la mer, le temps et les histoires et je nous vois et j'entends les coups du cœur sur la main

et je tiens sans trembler chaque secret à découvert.

20 juillet 2019.

1 commentaire:




  1. Premier voyage
    _______ l’éternité
    portes ouvertes
    et corps noyés

    temps retrouvé
    et temps compté

    regard abstrait
    voyage premier
    temps d’un soupir
    sur l’oreiller

    l’avenir est en marche
    sur le rivage la mer est nue
    joie et jeunesse
    la peau dorée

    sans peur
    sans leurre
    sur le rocher
    l’éternité

    l’œil inspecte
    le temps venu

    corps blessés
    âmes brisées

    voix de la mer
    là-bas ___ le cœur entier
    secret premier


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