mercredi 7 octobre 2020

L’instant de la reconnaissance.

Oh, là, elle me fait mal, tête, arrête un peu, et tourne, ton bras, tourne sur toi-même, tourne à toi-même et reviens, pour, encore, encore, complètement inutile, tu cherches et tu refuses, les outils dans le sac, et la peau sur les os, tu reviens et tu grattes, le sol, les arbres, l’écorce, tu viens,

et tu grattes et elle me fait mal, tête, peau meurtrie et rêves oubliés et la mer, nuit et jour, tout ici accompagne, je ferme et je vois et tu te tiens aux branches du paysage, fleurs tournées, mémoire vigilante, tu grattes le sol et le fond, deux grenades et trois raisins, tu viens et ici geins-tu, grenades

éclatées, et en force tu renouvelles, la vie au grand soleil, la terreur sous les branches, les abeilles piquent, tu te tiens, sans rien encore, on te rencontre et tu te caches, fleurs oubliées et branches mortes, tout paraît ici, tout tient et tout demeure, les abeilles piquantes, les feuilles arrachées,

aux arbres ébranchés, la douleur et la reconnaissance, je tourne, tu tiens et nous respirons, il est temps, et tu, et je, et nous, enfin reconnaissons, les odeurs de feuilles et d’innocence, la vie rêvée et du rêve rien ne profite, il semble, il semble, et venu, et comblé, en plein mensonge la prière,

des nuits noires, pour l’instant de la reconnaissance, j’avance en ce jardin et je tourne, et tu vois, ils se posent et ensemble composent, il y eut des moments de deuil et d’espérance, une vie et des vues, passées et retenues, le temps est accompli et la parole passe, et l’herbe fanée oublierai-je,

tournerai-je, ferai-je encore, du vent et des cailloux et des bouquets d’herbes fraîches, en pleurs et rumeurs et rubans déroulés, la vue, la vie, les rêves et les rires, tout ici déployés, rêves et rires, et l’eau coule, cascade et recueillement, oh, là, elle me fait mal, tête, arrête un peu ton bras,

tiens, du fond, du fond il revient à l’aventure, le bûcheron et la construction, bateaux de guerre et fleurs fanées tout revient encore, tourne et retourne et tant encore tu tourneras, ils sont au creux, la vie à la rive, le cœur content, tout ébranché et retourné, écorce palpitante et renouveau,

encore, j’en suis encore et encore, au premier visage, au fond de l’eau, dans la fraîcheur, les branches brassent, tout est battement, retenues les eaux sont assemblées, branches basses à la surface, un fil plongeant et un poisson, tu es perdu tout te menace, fraîcheur légère et cœur battant, à la fenêtre,

quel est le paysage ici où là, bienveillant, tu tournes et tu recommences, il tourne encore, encore le cœur de cet été, oh, là, elle me fait mal, tête, arrête un peu ton bras, et tourne, tourne sur toi-même, tourne pour toi-même, et reviens, le temps est compté, les yeux ouverts, les arbres ébranchés,

les feuilles arrachées, le cœur écorcé, le temps est accompli, la parole passe, l’herbe est fanée, oublierai-je, tournerai-je, ferai-je encore tourner le temps, tourner la vie et perdre encore, perdre, une vie de bâtons perdus, de semelles usées, la peau sur les os, tu reviens et tu grattes, grattes,

le sol, les arbres, l’écorce, tu viens et tu grattes.

23 Août 2017.

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