samedi 5 décembre 2020

Monde écourté.

Allons viens boire et porte au sacrifice les pierres oubliées, les aimants décharnés, au sacrifice, un peuple sans raison qui parle et qui s'abrège et s'écarte du monde et ses fureurs, j'en suis, j'en suis et du monde et des courtes choses, champs apaisés et fleurs, la vie ressemble, et tant, et galets ronds,

et graviers en épines, monde écourté, je suis contraint, je suis ardu, et tout, du tout au ciel retourne, d'un bord de vie à la plus haute branche, les pierres oubliées, et les oiseaux enfin, tout chante ici, et je recommence, pour entendre et pour voir et pour confondre les âmes des pierres et des cailloux et des herbes,

et bonnes et mauvaises, et des rameaux séchés, et des draps aux fenêtres, ils ont porté au loin les mains victorieuses, je suis tenu et je te vois et tu retournes tes arpents, monde écourté, du métal et de l'ombre et de grands sentiments, tu fermes et tu doutes et tu tiens sur les pieds, entre les arbres, aiguise,

du bout des doigts des armes, des bijoux et des reflets, manches d'outils, fleurs de paroles, les mots sont faibles et tout ici nous tente, et du sacrifice, et des retours, la beauté nous gouverne et nous tient en avance sur chaque pleur versé, sur chaque lien perdu, et cœurs ouverts et grains au sillon, il reste en rêve,

nous y sommes, il reste et nous l'entendons, la lune, la lune entre les branches et les éclats dans les buissons, tout arrive et tout tente, et les saisons en jeu, et monde écourté, les braises, tout meurt peut-être, et rien ne tient, for le souvenir, le songe des jours heureux est une joie pour tous, pour toujours j’appelle,

et tu inventes et tu retiens et tu entends les feuilles et les arbres et les petites bêtes, tout palpite et tout tient, tu es tenu aussi et pensant, et glorieux, je te tiens et tu enlaces tes certitudes, tu reviens et tu portes les outils pour ouvrir l'avenir, l'avenir, il reste encore et encore, à dire et faire, je suis ici et ici je retourne,

les herbes arrachées, les pierres oubliées, je te tiens et tu cernes et les troncs et les grilles, il faut, il faut, il faudrait, faudrait-il d'un peuple sans raison qui parle et qui s'abrège et écourte le monde et ses fureurs, venir boire en son nom et prononcer le sacrifice, tout est cerné et fragile, tu penses seul et bien souvent,

les fleurs au panier, le monde se retourne, tu portes des coups et tu massacres la surface, et choses et propos, et tout est bousculé, larmes en tête, et voix tranchantes, tu tiens sur ton cœur la lame des condamnés, il te chantent ici le sacrifice et tu tiens, aussi, entre tes doigts, aussi, le peuple des fourmis et des araignées,

des guêpes et des mouches, aurions-nous peur, serions-nous seuls, allons viens boire et porte au sacrifice les pierres oubliées.

16 août 2019.

1 commentaire:

  1. Allons réveiller le soleil et son peuple de lumière. Au bord du ciel les oiseaux volent en nombre. Herbes folles et vent joyeux, les âmes appellent les jours heureux.

    Doute sans dents, rameaux au vent, pierres habitées. Le ciel attend.


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