Je ne devrais pas te le dire, mais, je ne devrais pas le dire, ni dire, mais, et, où sont-ils, où sommes nous, passagers perdants, le monde est, où es-tu dans le monde, où es-tu dans ce monde, le cœur et ses raisons, et l'oubli, et le retour, ô, calme oublié, monde perdu, où est-il.
Y sommes nous, encore, y sommes nous.
Du froid et de la peur et des larmes, souris oubliées, ô, calme suspendu, en somme, en somme, je te sers et tu portes, et tu grimpes, grimpes, y allons nous, je ne devrais pas te le dire, j'y suis, j'y suis et tu pars, et tout ici est perdu, le vent et les arbres, les oiseaux.
Au ciel et du ciel descendus, tout ici monte.
Encore et encore, monte, monte et descend, je tourne, tout remonte, et tout existe, et intensément, d'un bord à l'autre, et de saison en saison, larmes de souris et mare aux grenouilles, tout plonge, plonge, et je descends et tu remontes, et du ciel les nuages présents.
Et perdus, écheveaux et bâtons à la main.
Au chemin je divague, et aux matins je reviens et pour encore, encore parler de vie et de retour et de bien et de calme et de traces dans le vent et de regards sur chaque pierre et du chemin et des bâtons et du pied dans le sable, je suis venu ici et je ne devrais pas te le dire.
Mais, je ne devrais pas le dire, mais.
Nous y sommes et pour ensemble durer et retourner, tout commence et tout existe, et intensément, sans témoins, sans attaches et surtout, surtout en silence, en silence tout est encore détaché, et repris sur le devant, dans la pauvreté extrême, je tiens, je te tiens.
Et depuis, pour longtemps, je te garde.
Et tu es ici, rassuré et sans perte, et sans poids, d'un monde oublié, passagers perdants, tournants, sur le bord, sur la route, les pierres sous les pieds, le cœur sur le côté, et les vagues, les vagues, tout est posé, tout explose, perdu, rendu, sans surface, monde oublié.
Monde marchant, cherchant et abandonné.
La rive, la rive, les oiseaux, et le temps, et le soleil, tout marche, et tout se tait, calme, sans mots, quelle pauvreté et quels silences, je tourne et recommence, tout ici est retenu, les fleurs, les arbres, les saisons, tout du ciel pour en comprendre les effets.
Je suis tendu, tout avance, la fraîcheur et la soif.
Et les herbes oubliées, je ne devrais pas te le dire, mais, je ne devrais pas le dire, mais, où sont-ils, où sommes nous, passagers perdants, le monde est, où es-tu dans le monde, où es-tu dans ce monde, le cœur, ses raisons, l'oubli et le retour, ô, calme oublié.
15 août 2019.
RépondreSupprimerDire
le monde perdu
les cœurs irraisonnés
le vent mauvais
nous y sommes
Dire
le froid des larmes
les oiseaux disparus
les arbres assoiffés
nous y sommes
Dire
les saisons perturbées
les grenouilles noyées
les nuages contaminés
nous y sommes
Dire
les matins sans retour
les traces perdues
les pierres érodées
nous y sommes
Dire
la vie sans attaches
le silence désappris
la pauvreté extrême
nous y sommes
Dire
un monde oublié
les vagues ensablées
les voyageurs égarés
nous y sommes
Dire
les rives en dérive
le soleil séditieux
les fleurs calcinées
nous y sommes
Dire
les herbes incendiées
le cœur dégrafé
d’un monde oublié
nous y sommes