vendredi 3 juillet 2020

Chanson d’amour.

Et si, de tout cela, rien n’est nécessaire, je te suis, je te tiens et tu es, et nous sommes, y sommes-nous, si nous étions, je te donne et tu me tiens, prends, tu prends, nous et nous prenons, et nous sommes dans cette nasse, nul n’est coupable, que tout sorte, que tout tienne, et recommence,

filet sous l’eau et conciliabule, palabre de début, et paroles de fin, tout dans les mains, je frappe et je lance et un, un, deux plus long, plus loin, plus franc, de l’envie, de la tension, sur le dos tout est dressé, jeunesse éternelle, éternel retour, désir renaissant, je vole et tu tiens, tu me tiens, tiendrais-tu,

j’arrache un à un les soupirs, éternel écho, écho tu sonnes et tu résonnes dans la main, sur l’oreille, cri perdu et gloire déposée, je tourne et tu retiens, tu me retiens toujours et toujours éternellement tu me tiens, j’en suis, j’en suis encore, aux visages, au sourires, premiers regards, chances,

dernières chances, tout est posé, et tout au ciel donné, il se donne, tu viens, tu viens et encore je retourne, un mot encore, et encore pour dire tout et rien, sur le devant au sable, aux épines, je frotte un caillou sur un autre, étincelles et langueurs, de la fenêtre tout est posé sur la mer, tout bourdonne,

au ciel, oiseaux et petites bêtes, je suis, je suis et nous y sommes, posés ainsi, d’un œil sur l’autre, de grands frissons, des bouches ouvertes, du commandement et de la simplicité, je te réclame et tu enchantes le repos et le temps, tout passe ici, et tout reviens, je te retiens, je te soutiens, tu portes,

et tu dis, et tu portes, un œil et un autre encore, vers l’avenir, le nôtre, temps étalé, temps retiré, tu grimpes et tu déploies, la force des vagues, le reste des lois, la vertu en avance, le calme retrouvé, et la splendeur du ciel, tout est au beau et tout est fixé, impénétrable, sans accroc sans danger,

tu tournes, et recommences, et étales le fil des années, dans la lumière, en absence, au tremblement des cœurs entourés, tout tremble et commence, il faut, il faut toucher la peau et les écailles, et donner encore aux enfants des histoires, des continents de joie, des mares d’absence, absence,

le mal est loin, éparpillé, vers le soir, vers l’inconnu, dans la chaleur, en oubli, dans l’oubli, la raison et le feu et les brindilles, pour que brûlent et recommencent les années oubliées, les peurs arrachées, les mensonges d’une dent à l’autre, les peaux évanouies, le miel pour enlacer, et des erreurs,

de face et de profil, il faut tirer et tirer encore, d’un mot à l’autre, d’un verbe à un compliment, je chante et je te tiens, et tu soupires et tu dépenses sans compter, sans compter des flots de rire et de caresses, je suis posé, tu es ému, et tu retiens et tu espères, j’en suis encore, encore, contour,

à ton premier visage, paysage perdu et rires effacés, sur le côté, sur la blessure, reste ignoré et fleur écartelée, tout est dressé, jeunesse éternelle, éternel retour, désir renaissant, je vole et tu tiens, tu me tiens, et j’arrache un à un les soupirs, éternel écho, écho, tu sonnes et tu résonnes,

dans la main, sur l’oreille, cri perdu et gloire déposée, je tourne et tu retiens, tu me retiens toujours, et toujours, éternellement, tu me tiens, nous sommes nés dans cette nasse, nul n’est coupable, que tout sorte, que tout tienne et recommence, raison perdue, clarté heureuse, je te cherche,

et tu me trouves, oiseau chanteur qui me dévore.

19 Juillet 2017.

2 commentaires:



  1. Prisonnières dans la nasse
    les paroles de jeunesse
    comme un éternel désir

    dans l’oreille
    le cri résonne

    un mot pour dire
    le sable et les épines
    les étincelles sur la mer

    les oiseaux sont revenus

    un œil ouvre un autre œil
    les bouches sont gourmandes
    un enchantement – une appétence

    une force déployée sur les vagues
    le ciel est une rumeur incessante du désir

    dans la lumière les cœurs tremblent
    la peau est un délice d’ambre et de sel
    la joie est à l’enfance une pépite de soleil

    dans la chaleur la raison brûle et recommence
    douceur du miel dans l’entrelacs des songes

    un mot
    un verbe
    un soupir sur les flots
    une caresse brûlante sur le visage aimé

    souvenir ténu d’une jeunesse éternelle
    une jeunesse oubliée sur le bord de l’été
    un désir revenu dans l’oreille du passé

    un oiseau amoureux
    rebelle et indompté
    que nul ne pourra jamais apprivoiser


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  2. De la main sur l’oreille
    Monsieur Cent Mille Volts
    Envoie ses ritournelles
    À Michel Chalandon

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