mardi 14 juillet 2020

Et.


Commence par te dire, laisse être et donne, pense et repense et pense encore, nous en pouvons, nous en voulons et nous sommes au plus haut, au plus loin, le retour est impossible, la vie passe, la vie s’y passe, et tout y est, le jour, la nuit, la marche sans retour, tu vis ainsi sans réserves, tout est encore dans la poche avec ta main, avec ton cœur au pied du jour, les pieds au sol et la vue au lointain, je cours, je vois, je ressemble et,


tout à tout encore je donne, force serrée, regard tremblé, tout chante, en chemin je tourne et je vis et je commence, une main dans la poche, je suis au retour et tout tourne, enfant grandissant et,



tu soulèves et tout en tout tu détends, la vie jusqu’au sacrifice, un moment de joie pour une vie de peine, je tourne et j’avance et dans la poche je soupèse, au poids de la farine, à l’enchaînement des réserves, dans le serré, dans l’incompris, la chair est en avance, et tout au ciel se tourne, enfant grandissant une main dans la poche et au poids et,



au balancement, la joie pourrait-elle te surprendre, suspendu, étiré la tête en bas, tu es au monde dans la certitude, la peur a envahi et la main tourne dans la poche, je suis pendu et la tête en bas, le sang, le sang tout en descente, tu retiens et la nuit et le jour, les yeux ouverts, la bouche dure, tu t’agites et te ploie et commence et recommence, je tourne et je me noierai tout au-devant, j’irai cœur ouvert et la main dans la poche, au feu, du feu et,



de la fumée, la chair assaisonnée, printemps en abondance, été pour tout se dire et ainsi et, compter un à un les cailloux, je tourne, au sol jette ton pain il reviendra, au sol, à l’eau, dans ta poche tourne et retourne et vois, il vient et tout se tient et les yeux et les doigts, je ferme et je reprends, tout ensemble se disloque, tu es venu et revenu et au sol cherche ta trace, animal pendu, les genoux coincés et le feu, et le vent, et la fumée, tu es assaisonné et tu dépenses et tu comptes, il reste encore, et encore et,



tout cela semble inépuisable, puissant toujours, et puissant, et puissance, et larmes au sol dans la poussière, de terrasses en terrasses, le pied tendu d’une marche à l’autre, tu tournes et retournes et comprends, il y a là un secret immense, et une peur renouvelée, je tourne, je tremble et tout du ciel m’accable, et je commence, et je perçois, la vie est toujours utile et inutile, et la force répandue, au ciel, au sol sans effet et sans bruit et,



le souffle court, tout est coupé et tout surprend, un miroir inventé et toute la raison surprend, surprenant et troublant, la force je la pense vive et pourtant beaucoup plus large et moins aiguë, j’ai aussi des vols de gypaètes larges et aigus, au ciel, au ciel en tremblant, et agité, et frissonnant et,



je tourne et je recommence, main fermée et poing à poing serré, je suis, tu es, et vivant, et perdu, et à la trace, ta trace animal abandonné, cœur distancé, mémoire répandue, et corps apprivoisé, je te tiens et je tourne la main dans la poche et le cœur sous la peau, commence par tout dire, laisse être et donne, pense et repense et pense encore, nous en pouvons, nous en voulons et j’en suis au plus haut, au plus loin, le retour est impossible, la vie passe, elle est passée et,



tu es toujours à ta trace animal débattu.   



15 juillet 2018.

1 commentaire:



  1. Et l’été
    commence

    la vie
    passe

    cœur de nuit
    dans la poche

    une main d’enfant
    ouverte au temps

    la chair et le mot
    sont incompris au ciel
    voici que tarit l’été

    la tête pleine du soleil des ans
    un goût de sang sous la langue
    la joie croquée ouvre son cœur

    les cailloux sont comptés
    le pain est délivrance
    dans l’eau chante le vent

    la puissance est au sol
    tout est poussière
    secret
    le ciel si lourd

    un frisson
    un envol

    cœur dédoublé
    mémoire en suspens

    la vie
    une trace


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