Commence par te dire, laisse être et
donne, pense et repense et pense encore, nous en pouvons, nous en voulons et
nous sommes au plus haut, au plus loin, le retour est impossible, la vie passe,
la vie s’y passe, et tout y est, le jour, la nuit, la marche sans retour, tu
vis ainsi sans réserves, tout est encore dans la poche avec ta main, avec ton
cœur au pied du jour, les pieds au sol et la vue au lointain, je cours, je
vois, je ressemble et,
tout à tout encore je donne, force
serrée, regard tremblé, tout chante, en chemin je tourne et je vis et je
commence, une main dans la poche, je suis au retour et tout tourne, enfant
grandissant et,
tu soulèves et tout en tout tu détends,
la vie jusqu’au sacrifice, un moment de joie pour une vie de peine, je tourne
et j’avance et dans la poche je soupèse, au poids de la farine, à
l’enchaînement des réserves, dans le serré, dans l’incompris, la chair est en
avance, et tout au ciel se tourne, enfant grandissant une main dans la poche et
au poids et,
au balancement, la joie pourrait-elle
te surprendre, suspendu, étiré la tête en bas, tu es au monde dans la
certitude, la peur a envahi et la main tourne dans la poche, je suis pendu et
la tête en bas, le sang, le sang tout en descente, tu retiens et la nuit et le
jour, les yeux ouverts, la bouche dure, tu t’agites et te ploie et commence et
recommence, je tourne et je me noierai tout au-devant, j’irai cœur ouvert et la
main dans la poche, au feu, du feu et,
de la fumée, la chair assaisonnée,
printemps en abondance, été pour tout se dire et ainsi et, compter un à un les
cailloux, je tourne, au sol jette ton pain il reviendra, au sol, à l’eau, dans
ta poche tourne et retourne et vois, il vient et tout se tient et les yeux et
les doigts, je ferme et je reprends, tout ensemble se disloque, tu es venu et
revenu et au sol cherche ta trace, animal pendu, les genoux coincés et le feu,
et le vent, et la fumée, tu es assaisonné et tu dépenses et tu comptes, il
reste encore, et encore et,
tout cela semble inépuisable, puissant
toujours, et puissant, et puissance, et larmes au sol dans la poussière, de
terrasses en terrasses, le pied tendu d’une marche à l’autre, tu tournes et
retournes et comprends, il y a là un secret immense, et une peur renouvelée, je
tourne, je tremble et tout du ciel m’accable, et je commence, et je perçois, la
vie est toujours utile et inutile, et la force répandue, au ciel, au sol sans
effet et sans bruit et,
le souffle court, tout est coupé et
tout surprend, un miroir inventé et toute la raison surprend, surprenant et
troublant, la force je la pense vive et pourtant beaucoup plus large et moins
aiguë, j’ai aussi des vols de gypaètes larges et aigus, au ciel, au ciel en
tremblant, et agité, et frissonnant et,
je tourne et je recommence, main fermée
et poing à poing serré, je suis, tu es, et vivant, et perdu, et à la trace, ta
trace animal abandonné, cœur distancé, mémoire répandue, et corps apprivoisé,
je te tiens et je tourne la main dans la poche et le cœur sous la peau,
commence par tout dire, laisse être et donne, pense et repense et pense encore,
nous en pouvons, nous en voulons et j’en suis au plus haut, au plus loin, le
retour est impossible, la vie passe, elle est passée et,
tu es toujours à ta trace animal
débattu.
15 juillet 2018.
RépondreSupprimerEt l’été
commence
la vie
passe
cœur de nuit
dans la poche
une main d’enfant
ouverte au temps
la chair et le mot
sont incompris au ciel
voici que tarit l’été
la tête pleine du soleil des ans
un goût de sang sous la langue
la joie croquée ouvre son cœur
les cailloux sont comptés
le pain est délivrance
dans l’eau chante le vent
la puissance est au sol
tout est poussière
secret
le ciel si lourd
un frisson
un envol
cœur dédoublé
mémoire en suspens
la vie
une trace