dimanche 15 novembre 2020

Au temps, percé à la mémoire.

I

Et tout te dire et tout te commenter, tu es au temps, percé à la mémoire, tout est à remplir, et tout de tout se pare, tu es en comptant bien le plus secret et le plus rare, nous sommes ici en retour, à la joie, tu diras joie et je répondrai loi et force et courage, te dire, à toi, tu es ma loi, te donner des gages et des gages,

suis-je, j'en suis ici au temps précis et tout bascule, te recommence, tu composes ma vie, mon air, mes sensations et le vertige, courant seul et parlant fort tu cherches et tu recomposes les nuages au ciel sur l'incendie et la vie compte, compte, tu es à compter les cailloux, les drames et les inventions, tu penches

sur la vague, et précisément tu condamnes ce qui te lasse, tout redire et tout recompter et frapper fort, et rien, entendre, rien, bien innocemment tu te devines et je m'ignore, sommes-nous, sommes-nous si bon et à tout, et à rien, si grands, si joyeux et sensibles, le ciel tourné, et sans but, tu te rappelles les erreurs,

et tu comptes, et tu mords au vent, aux arbres, aux épaves, la vie tenue, la vie rêvée, les joncs qui piquent la peau, les yeux perdus, les mains serrées, tu me chantes et tu me commences et souvent, souvent sans rien finir, sans escalier à retenir, sans boucles de ceinture, sans danger, malgré l'orage, je suis vague,

tu es venu, tu parles fort et tu te blesses souvent, ici et toujours las et la peau éclate et te perds, je suis ici et d'ici tu pars et tu reviens toujours chargé, toujours content et en colère, rose, liseron et volière, chien perdu sans muselière, tout tourne, tu es contraire, tu défends, tu retiens et attaques la gloire.

II

Ne pas céder, ne pas céder et tout, bien tout, abattre, au calme, aux erreurs, l'humeur et la colère, tu te disperses et tu te noies, voleur perdu et simple à boire, un histoire, un tournant, un revenu, un conte ancien, tu recommences et tu le sens, le regard clair, la bouche aveugle, sans rien au front qu'une blessure longue,

et des silences sans raison, sans penser, sans rien que la rature, le trop perçu, la déraison, de lune et de fleurs, de cercles sous la ramure, au temps, percé à la mémoire, tout est à remplir et tout de tout se pare, tu es en comptant bien, le plus secret et le plus rare, comment se dire l'un pour l'autre, comment enfanter,

les yeux perdus, sans retour, la lèvre claire, les silences et la permission, je suis ici et d'ici tu commandes, de raison en raison simple, et simplement tu donnes, et tu arpentes ton chemin en creux entre les vagues et l'écume, temps compté, temps en retrait, tu tournes loin et je reviens et écume tout entre les vagues,

je cherche seul et seul j'avance dans le pays qui te comprends, dans l'air du temps qui te déplace et te soutiens et recommence, tu es outil et déraison, et soin et cran et flamme en retour, tu te donnes et tu absorbes, je te retiens et tout commence.

31 juillet 2019.

1 commentaire:

  1. Au temps, percé à la mémoire
    en 5 et 4 haïkus approximatifs

    __


    Mémoire percée
    plus rare est le secret
    la joie en force

    __


    Tout a basculé
    la vie est un vertige
    le ciel incendié

    __


    Entendre venir
    la force de la vague
    les erreurs oubliées

    __


    Malgré l’orage
    sans danger mordre le vent
    une vie rêvée

    __


    Une peau blessée
    éclate la colère
    la peur muselée

    __


    Histoire perdue
    d’une longue blessure
    un conte ancien

    __


    Mémoire percée
    silences de la raison
    et rares secrets

    __


    Chemin sans retour
    écume des jours perdus
    entre les vagues

    __


    D’un pays en flammes
    comprendre la déraison
    et l’aliénation


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