mardi 17 novembre 2020

Avoir sans rendre l'âme.

Et cœur recommencé, tu lances du crime et du saccage, je suis en plein et doute et déraison, tu tournes et tu recommences, fleur épuisée, et rires dévoilés, tu menaces et tu cours, où sont les fleurs, où sont les larmes, et tu ne comprends ni mort, ni peine, et tu ne, tu ne sais ni calme, ni fruits, nuit, où sont-ils,

où sommes-nous plantés, irons nous aussi loin, serons nous autre chose et cœur dévêtu démissionné, rendu, tout est aveugle, demeurerons-nous sourds ainsi et rendus incapables, ne rien voir ni entendre, et donc, et donc que nommer, la vie, la vie, nous refuse, et de mots en phrases, le cœur est retourné,

combles et tombeaux, et au combles, et aux tombeaux tout descend, le sentier les viscères et tu te défais du reste de tes jours, à qui, à quoi parler et se taire et lancer, relancer les inconvénients, tout est inconséquent et sans raison nous ne serons ni chefs ni capitaines, en fuite, en fuite de responsabilité, fuite, la fuite,

les carreaux retournés, de majuscules en majuscules nous nous tenons et crachons en silence, silencieusement d'un sanglot à l'autre la terre est convaincue, le ciel est partagé, nous ne referons rien, ni surface, ni traces, la vérité avance, les cœurs sont empoignés, tu avances et tu rases, la peau et les cailloux,

tu tiens et je cherche, et de larmes en larmes, le temps est absorbé, du service et du temps, des émotions et des retours, tout est en perspectives, les monts, les plaines et ce qui redevient et ce qui nous entraîne, je suis celui, tu es cela, et la chose, et les liens, et les objets pour les autres, un œil, une possible parole,

tout pourrait se détendre et grandir et mordre et recommencer, et cœur et crime et saccage en doute et en déraison, fleur épuisée, et rires dévoilés, tu menaces et tu cours, un temps perdu, un temps trouvé et des larmes, des larmes, et la fuite pour être, pour être, en avant, en arrière, le jour avance, le silence,

tient-il, il est mis, il console, et devant, et partout, tu te tiens et tu te commences, nous sommes ici, fragiles et forts et perdus et arrivés, comblés et suspendus, tu te cherches, tu te trouves, et tout te blesse et te contraint, une autre, une autre année, je suis sur la rive, nous nous tenons et crachons en silence,

et silencieusement d'un sanglot à l'autre la terre est convaincue, le ciel est partagé, nous ne referons rien, ni surface, ni traces, la vérité avance, les cœurs sont empoignés, et tu avances, et tu rases, la peau et les cailloux.

02 août 2019.

3 commentaires:

  1. Contre-chant « au cœur dévêtu, démissionné »

    « où sont les fleurs, où sont les larmes ? »
    « voici des fruits des fleurs des feuilles et des branches »
    un lieu, humble présent, où saccages et rages
    se réorientent vers la bonne tempête,
    la « possible parole » sous l’olivier, le myrthe,
    cette chanson d’amour qui toujours recommence

    italiques Verlaine, Nerval.



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    1. les italiques n'ayant pas fonctionné
      je réitère les citations

      "voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches"
      Paul Verlaine

      "Sous l'olivier, le myrthe ou les saules tremblants
      Cette chanson d'amour...qui toujours recommence"

      Gérard de Nerval

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  2. cœur plein
    ____ larmes


    cœur dévêtu
    ____ mots


    en fuite


    cœur empoigné
    ____ silence


    en perspective


    cœur épuisé
    ____ menace


    sur la rive
    un sanglot

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