mardi 3 novembre 2020

Et réponds rien.

Une longue épreuve, et le revers de chaque médaille, la vie en plomb et la traversée, océan pacifique et balcon sur, et sur, je suis ici et ici je songe, monde inconnu et cœur abandonné, tu te retiens et tu agrippes, qu'en faire encore et plus, est-ce possible, tout est rare, tout nous attend, la rumeur le ressac,

le nœud qui coule sur la rive, je suis ici et je t'attends, parais et avance, je suis au premier tremblement, il a posé un jalon, il a semé et graines et feuilles à venir, pour imposer ce qui est dans le carré, et carré j'arrondis les angles, tu es venu, et d'océans, l'un sur l'autre, tu cherches et renouvelles les feuilles éloignées,

les fleurs sans retour d'un océan à l'autre, d‘une histoire encore, et encore, tout est posé sur le sable, la joie et les tourments, tu es ici et d'ici tu retournes, il a taillé les branches trop vives, et du carré il fait un rond, d'un tôt il fait un tard, le pas cède, la vie se déplace entre les cordes, entre les monuments,

cœur insensible tu déplaces le rien et les cailloux, tu penses et réponds, rien, il est venu le temps pour oublier, refondre et déposer, et couler, d'une main le sable, je suis ici et d'ici tout avance, la vie, les regards et la joie, je suis le chemin et en tout te repense, tu es venu, tu tiens ce qui tient, rend ce qui est dû,

un tôt, un tard, une figure sur le sable, corps perdus et traces à effacer, une longue épreuve et le revers de chaque médaille, la vie en plomb et la traversée, océan pacifique et balcon, j'avance et je réclame, il laisse frotter, un bâton, une ligne sur le côté, et la marque des pieds, tout traîne et tout te donne,

et tu pense et repense au monde, résumé à rien, on avance, on condamne et on tient, tout est à cribler, tout est à dire, et pour le faire laisse les anges dans les coins, tout est encore sur le doute, sur le, sur le, ou dans, ou dans, j'en suis ici, j'en suis là-bas, je cherche, je clame, je redoute, tout encore vient en avant,

et de loin et du prochain tu te tournes, tendu et tu t'enchantes, où sont les fruits, où vont mes dents, chair souple et frissons, je mords, je mords et je me rends, j'en suis encore à ce voyage, premier toujours et toujours effacé, je suis ici et sur l'eau j'avance, tu rames et tu espères, et tout enfin sera, sera dit, vaincu,

évacué tout flotte, et tout tient, et damné, tout te damnes et tu ignores, une longue épreuve, et le revers de chaque médaille, la vie en plomb et la traversée, océan pacifique et balcon, j'avance et tout est plein, les habitudes et les surprises, tu fermes, tu ouvres les yeux, les yeux sur l'âge venu, sur le cœur

sur la montagne qui avance et avancé tu t'éloignes, en même temps, où sont les fleurs, où sont les fruits, tu cherches et tu te donnes, et d'un panier rempli tu fais un renouveau, j'avance, je suis seul et de tout je tiens et profite, dents affamées et cœur troublé, la peau est souple, le pied léger, tu cherches, tu consoles

les affligés et les perdus, une longue épreuve et le revers de chaque médaille, la vie en plomb et la traversée, océan pacifique et balcon, cœur insensible tu déplaces le rien et les cailloux, tu penses et réponds, rien.

25 juillet 2019.

2 commentaires:

  1. Un balcon sur la mer immense et inconnue, cœur esseulé. Instant de tous les possibles. Le ressac et son tumulte. Sur la rive un champ d’écume. Les baisers ronds d’une ligne blanche.

    Fleurs sans âge échouées sur le sable. La joie est leur souffrance. Leur vie est un tourment, une corde raide. Petits cailloux alignés sur l’arête du monde. De sa main lisse le vent lustre le sable.

    Traces du passé, géoglyphes antiques, ciselures dans le sable, revers de la médaille. La vie sort de l’eau, sirène des hauts fonds à la beauté précaire. Le monde résumé à peu de chose. La peur de l’ange, le doute certain.

    Retournement sur le rivage. La vie croque le fruit d’or à pleines dents. Une morsure dans la chair tendre, premier voyage d’une meurtrissure. La mort est sûre. Les yeux sont clos, le cœur cogne à la porte du ciel.

    Sur la dune qui avance les voix s’éloignent. Les mots sont doux, pétris de renouveau. Une voix monte, effleure les flots. Une voix de romances sans paroles, un écho :

    "Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
    Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
    Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
    Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux"


    Balcon sur la mer immense et retrouvée, cœur apaisé.


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