Un
balcon sur la mer immense et inconnue, cœur esseulé. Instant de tous
les possibles. Le ressac et son tumulte. Sur la rive un champ d’écume.
Les baisers ronds d’une ligne blanche.
Fleurs sans âge échouées
sur le sable. La joie est leur souffrance. Leur vie est un tourment, une
corde raide. Petits cailloux alignés sur l’arête du monde. De sa main
lisse le vent lustre le sable.
Traces du passé, géoglyphes
antiques, ciselures dans le sable, revers de la médaille. La vie sort de
l’eau, sirène des hauts fonds à la beauté précaire. Le monde résumé à
peu de chose. La peur de l’ange, le doute certain.
Retournement
sur le rivage. La vie croque le fruit d’or à pleines dents. Une morsure
dans la chair tendre, premier voyage d’une meurtrissure. La mort est
sûre. Les yeux sont clos, le cœur cogne à la porte du ciel.
Sur
la dune qui avance les voix s’éloignent. Les mots sont doux, pétris de
renouveau. Une voix monte, effleure les flots. Une voix de romances sans
paroles, un écho :
"Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux"
Balcon sur la mer immense et retrouvée, cœur apaisé.
Maria Dolores Cano, 03 novembre 2020 à 10:30. ici.
"Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux"
Maria Dolores Cano, 03 novembre 2020 à 10:35. ici.