dimanche 1 novembre 2020

Je chuinte. ( Et du rocher)

Je ferme et j'atténue et pour moi seul je veux comprendre, nous étions, nous étions, et tordus et portés, l'eau salée, la mer bouge, et tordus, et portés, nous sommes dans le flot des eaux en assemblée, je sens la grandeur et l'empire et la majestueuse clarté, je suis ici, et ici je veux vivre, et tenir, et compter, et reprendre,

un doigt après un doigt, une ferveur sur une autre, d'éblouissements en éblouissements, et posés et tenus, cœurs tordus dans l'eau claire, corps posés et reconnus, je chuinte ton nom et je rappelle et je commande, l'abandon à venir, les instants éternels, les brefs moments et les images soudaines, éblouissements,

d'éblouissements en éblouissements, je suis ici et je commence et je sens le poids du corps sur l'eau plus soutenu plus soutenu qu'un vol qu'un vol et on ne dira ni la fin ni le début, je suis ici et ici tout commence et tout reviens et tout part encore, eaux assemblées, la courroie tient le mât et les images renversent,

il est venu le temps du corps suspendu, je tiens, tu tiens et dans l'eau claire le pied au sol, la main posée, épaules et hanches, je suis ici et ici tout respire et rien ne tient, le temps est compté, je cherche, tu cherches et rien ne trouve, nous sommes posés, entre nous, entre, plus soutenus et ainsi, ainsi, rien ne dira,

ni le début, ni la fin, il y sera et nous serons à l'accomplissement, aux regrets perdus, aux erreurs achevées, pour effacer, pour oublier et rendre, rendre encore, la foi cernée, le désir perdu, je suis au début de l'effacement, nous sommes au charme des choses irréversibles, les yeux oubliés, les cœurs arrachés,

et tout ici se dit en modestes, modestes majuscules, il est venu et il est incompréhensible, rien ne tient, et les corps soutenus dans les eaux en assemblée, plus soutenus, reviennent au départ et couvrent l'espérance, j'en suis encore à tenir, à tenir, laissez-moi, laissez-moi respirer, respirer pour dire, dire :

ô, jour, je chuinte ton nom.

24 juillet 2019.

1 commentaire:



  1. Eau salée de la mer Rouge
    majestueuse clarté des rives

    un doigt posé sur le rivage
    ferveur venue d’un autre âge
    instants de grâce au firmament

    éblouissement

    corps en apesanteur
    plus soutenu par l’air
    qu’un souffle dans le ciel

    le temps respire le pied au sol
    la porte du jour ouvre à la vie

    au début la dernière page
    un accomplissement en bout de ligne
    ni regrets ni remords ni repentir

    yeux éclairés et cœur en paix

    le jour s’en va la vie est lente
    et l’espérance si captivante



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