mercredi 20 janvier 2021

Je parle, parlant.

Avec la peau, avec le menton, sans frein et sans appuis, tu tournes et accélères, fil tenu avant, avant de rompre et rompant et rompu je te tiens et tu oublies tu cherches et tu retombes, pari tenu, porte fermée, sans rien et sans écorce, arbre calciné, fourche perdue, je te reviens et tu cherches encore et encore, fauteuil doré,

chemin faisant, tu donnes et tu obliques, sur rien, sur la main, sur le cœur et les os rompus, je tourne et je revendique une étreinte perdue, des colliers dénoués, des mains retenues, je te cherche et tu bouscules, habitudes et corps, composant et tentant, je te sers et tu observes, nous sommes ici, et revenus, revenant,

et tout perdant, sans poids, sans sel, sans âme et sans courage, et l’on revenait d’Italie sans barbe et sans ami, marchant d’un grave, grave, pas, tu en as l’obsession, et tu flambes, cœur perdu, main tendue, je te devine et tu me dois, tu me dois, des montagnes, des murs sombres, des pommes et des illusions, et comiques,

et perdues, et sans retour, et dramatiques et inconnues, je te cherche, je te cherche et tu, et tu, tu me tiens, jour venu, jour tordu de roses et de jasmins, je ferme et tu entends, et tu tiens, et tu devines, nous sommes, nous y venons et sans cesse, pas de liaison, est-ce raisonnable, soleil frotté, cheveux mouillés, sablés,

plus rien dans les mains, et je te reviens et tu observes,  raison majeure et peur majuscule, et panique, tu reviens et de l’assaut et de la bataille, je ferme et je revois des cœurs abandonnés à l’obsession, à l’émotion, pour retenir pour prendre, tout est encore à rendre et nettoyer et suivre et recommencer, je tourne, tournant,

tournons, je tourne, et long, et loin des rencontres sur la rive, au soleil, sous, sous, les tropiques, je te tiens et tu me donnes, fleurs et sensations, des retours clairs, des lèvres assoiffées, on se demande qui a soif, et lèvres desséchées, je te retiens et tu inondes, et gouttes, et saveurs, regards posés, et posant, et tenu, tenons,

dans l’émotion et dans la fin du jour, une allusion, un œil, illusion, sur les proportions gigantesques, je te tiens et tu tournes, sans prendre, sans perdre, allusion, illusions, et source, et sourire, et fleur dans l’eau, et jardin clos, tu te donnes et tu me reprends, et je tourne et tout est imposé, brumes, pleurs, sourires,

intuition, et tu me cherches, tu es encore un corps vaste, appuyé et perdu, au sable des sirènes, aux étranges lueurs du bord, du bord, sous les étoiles, cœur perdu et face immobile, et contre, contre, terre et cailloux, le sable entre les orteils, je te tiens et tu noies ton regard, soleil soutenu, et fleurs pensives, tu ploies, 

tu ploies, et sur le sol et sur la rive, soleil tenu, cœur ému, sans cesse, cessant, sans cesse, tu fermes et tu trouves, et dis-moi, dis-moi comment, tout est passé et le soir, et le matin, et les branches, et les arbres sans écorce, soleil noyé du pied du monde, des  jours notés un par un, et croix, et entailles, tronc sans épines,

cœur amadoué, herbes pour les petits oiseaux, et figure folle, je parle, je parle, parlant, et tu soutiens, avec la peau, avec le menton, sans frein et sans appuis, tu tournes et accélères, fil tenu, avant, avant, de rompre, et rompant, et rompu, je te tiens et tu oublies, tu cherches et tu retombes, pari tenu, porte fermée, ouvrons,

sans rien, je ferme et tu entends, sans clef, et tu tiens, et tu devines, nous sommes, nous y venons et sans cesse, pas de liaison, est-ce raisonnable, soleil frotté, soleil insoutenable, et des illusions, et comiques, et perdues, et sans retour, et dramatiques, et inconnues. 

06 août 2020.

1 commentaire:



  1. peau
    sans écorce
    sur la main

    le cœur
    une étreinte
    dénouée

    sel de l’âme
    une illusion

    du jour en jasmin
    sans cesse
    un soleil mouillé

    peur
    batailles
    au cœur de l’émotion

    soif des lèvres
    inondées de soleil

    un œil
    une illusion
    le sourire d’un pleur

    corps de sable
    entre étoile et caillou
    sirène perdue

    nuit d’épine
    matin d’écorce

    sous les arbres
    les oiseaux tirent le fil
    rompent le temps

    sans cesse
    entre raison et
    déraison


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