lundi 11 janvier 2021

Joyaux perdus.

Au loin, au loin, entre les signes, lignes perdues, toit retrouvé, sans une absence, sans un remord, je te tourne, et je te cherche, tu me disais : sans absence, tout est effacé, tout est perdu, démonté, je marche seul, je boite un peu, claudicant, et ânonnant, et reprenant pied sur cette dérive, je clique et je claque, je te tiens, eau,

du bout des doigts, marche, marchons, sans rien comprendre, plantons ici le décor, il faut faire tourner la sauce, il faut agrandir les plateaux, tu refuses les références, tu tournes autour des plats, petits et grands, sans trembler tu tournes, tu gâtes la sauce, mauvais cuiseur, épicier du malheur, il te faut dire, refaire,

des pas, des pas pour des géants, il te faut grandir, partir sans sou, sans bien, sans avenir, tu restes sur ton côté, tu trembles, tremblerais-tu encore, et encore, sur le devant, sur le présent, le dos tourné, le cœur rassemblé, tu organises l’errance, d’un mot à l’autre, d’une saison à un calme, tu pourrais oublier, oubliant,

et ceci, encore, et cela, et ne rien dire, et ne rien en faire, astre posé, ciel relevé, tu marches, tu retournes pierre à pierre, cœur perdu, croix envolée, bijou caché entre les pierres, et petit, petit, tout petit, sans avenir, on serait ainsi couvert, couvert de bijoux, pierres, éclats, toute la lumière est inscrite, je marche seul, seulement,

je reviens seul, seulement, et je tourne et tu cherches, on monte, on descend, on est inscrit, dans un grand livre, famille, famille tu montes haut et loin, haut et loin, sans effusion, sans vrai destin, les doigts accrochés au bourdon, tu résonne et tu accélères, cœur battant, moitié perdue, tu reviendrais, sortant, tu sortirais,

et nu, et saisi, de l’eau froide pour rassembler, et distribuer, les grains, les grains, joyaux perdus, ciel oublié, les grains de métal précieusement frottés, tu tournes et tu devines un peu en haut, un peu au loin, plus encore, encore d’une rive à l’autre, d’un tour à un détour, d’un ciel perdu à un foyer, tout brûle, brûle et recommence,

main levée, cœur empoigné, tu te devines, tu t’absentes, sans poids sur le destin, sans rêves entre les dents, le cœur accroché à un nuage de grêle, tu tournes et tu cherches la bourrasque, temps éloigné, ciel ignoré, remords perdus, et cœur trop tendre, cœur trop tendre, tu tournes et retournes, d’un mot à une image, soupirant,

d’un soupir à un rendu, sans rien, au poing, sans rien, accroché, rien n’est accroché à ta ceinture, à la ceinture, tu marches mal, mais tu y vas, reprenant, retournant le sol, le sol avec les doigts, je te cherche, tu me trouves, oiseau sans âme, cœur ignorant, suivi, suivant, pour te revoir, pour te dire, il faut chanter, chanter,

il faut chanter c’est une certitude, tu reviens et tu observes, les herbes sèches, les pierres, les oiseaux, les araignée, pour quoi reprendre, il faut accepter le bestiaire, puissent, puissent, tous ces éclats nourrir, nourrir, les meilleures gens, et sauterelles fines, et tortues au repos, et escargots curieux, pendus au bout, pendant,

au bout  des branches, je trouve ici, je trouve encore, et là, des raisons d’espérer, des raisons, pour, surtout, surtout, croire, la vie, le temps, les choses et les doigts, tout vole, et volant, volerait, sur le toit du monde, cœur perdu, presqu’ignoré, presqu’oublié, entre les signes, lignes perdues et toit retrouvé, absence,

sans une absence, sans un remord, je te tourne, et je te cherche, tu me disais : sans absence, tout est effacé, tout est perdu, et parti, et partant d’une erreur à une autre, d’un sommeil au plus profond.

30 juillet 2020.

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