mercredi 10 juin 2020

Guerre et voyage encore. (Premier voyage)

Je tiens, on vient, je règne et tu reviens, ensemble en haut, au tournant, dans l’heure, une histoire, des yeux et des oreilles, tout au repli, en forme, en rang, un rang, de l’espace, on se dit, adorable, tout en haut la nature, toute est immense, des heures, de l’espace, l’envie, l’ordre, des animaux,

une cohorte, du temps, de l’espace, et puis, et puis, tout ici, au soleil, en rang, aux ordres, un orage pour des minutes, tout souffle, arbres et chemins, tout est rapide, tout va, je viens, je règne sur cette mer, de mots en signes, tout en haut, tout ici, les heures tournent, le vent souffle, ô, souffle,

herbes fanées, mains levées, sur le dos, sur les épaules, je suis ici, je suis d’ici, on vient, on pense, je suis assis, je regarde le temps suspendu, regards voilés, on cherche, on tourne, animaux sur la plage, ensemble couverts et révélés, je suis, je suis, je mens, je reprends, j’observe en haut,

en avant, au-devant, les ombres au vent, légèrement je souffle, âme abandonnée sur la face, en reste, les mains, les doigts, le pied, encore, encore, tout en hauteur, sans raison, sans ligne, en avant, les arbres tombent, je suis au bien et, tu te poses, et tu reviens, j’y suis, j’y suis, je cherche,

tout revient, revient en haut, du haut, le toit, les tuiles, les arbres, les cailloux, tout monte, on recommence, les yeux ouverts, la bouche grande, du sel pour des cailloux, et, en plus, et, encore, et, plus cela, je tourne, je règne, j’en suis toujours au début du premier voyage, je tiens, on vient, tu reviens,

je règne, fatigue immense, un regard, la vie sans mesure, au regard tournée, et fière.

17 Août 2016.

3 commentaires:

  1. Immensité des heures et de l’espace, une chevauchée. Le soleil est à l’orage. Les arbres nous parlent de très loin. Sur les vagues, les mots bataillent avec le vent. Les heures sont au cadran et guerroient avec le temps.

    Les herbes sont mortes depuis longtemps, bras et mains tendus, sur le dos elles implorent le ciel. Le ciel menaçant, son armée est sur les dents.

    Sur la plage la faune meurt, la flore a peur. Tout est mensonge, nuages sombres. Les âmes grises affrontent le sable à l’horizontal. Là-bas, les arbres sont foudroyés, mutilés, ils n’en reviendront pas.

    Hier était, aujourd’hui tout recommence. Monde apocalyptique aux yeux défaits, aux bouches mortes, le sel les a rongés, rognés. Sur les cailloux "s’écoulent des souvenirs que les ogres voudraient bien entendre"*.


    * René Char (Feuillets d'Hypnos)

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  2. “Hypnos saisit l'hiver et le vêtit de granit.
    L'hiver se fit sommeil et Hypnos devint feu.
    La suite appartient aux hommes.”

    René Char / les feuillets d'Hypnos

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