mardi 30 juin 2020

Encore les yeux.

Donne, passe et demeure, objet prêté, vent, suspendu du plus au nord, vers le sentier des batailles, je suis, et encore je tremble, au seuil, avant le jour, violence à venir, chiens fuyants, au soleil, au plus précieux, devant, je tiens, tu demeures, donne et passe, objet prêté, le cœur envahi,

vent qui arrache, et tourne sur elles-mêmes les racines, tourne, tournées, précisément je recommence, quand donc, quand donc arriverons nous, pieds épuisés, bouches amères, je suis sur le chemin, je tire du sac les pierres une à une, sentier perdu, cœur isolé, chaleur tournée, cris désespérés,

la voix tourne les racines elles-mêmes, au soleil, au-devant, serment prêté, la chaleur commence, mon cœur s’ouvre, ta voix tremble, je suis posé, au loin, je suis saisi, au loin, encore, les yeux et les paniers, devant ton cœur ouvert, je suis saisi, au loin, je me tiens encore, encore, voix tournée,

cœur embarqué, joie sans âge, matin clair tes yeux me soutiennent, je suis mains égratignées, peau savonnée, joie entière, sans rien pour le mélange, je suis au front tenu et je cherche encore un coin de ma mémoire, cœur strié et manches larges, je suis tenu et tu commences, du loin,

au loin, tout est tourné, les yeux, les dents, la chaleur en haut et la gorge pleine, de loin en loin, tout est prévu, les yeux ouverts, le sacrifice, le cœur strié et les griffes longues, la peau arrachée et le cœur pendant, de suite, de suite, de périls en périls, la vie est écourtée, tout du plus se dessaisit,

je te jette et tu menaces, tu es en haut et tout là-haut, tu me menaces, je tiens encore, je tiens pour tout, tu me déposes et je te tiens, le cœur arraché, posé au cuir, le pied est tendu et tu me tiens et je me menace, cœur délabré et âge triste, tout en faiblesse et sans gloire, les pieds déposés,

le cœur lacéré, je te souviens et tu me poses, un œil encore, un œil toujours, un an, un an et plus encore, je pose et je vois, le jour entreposé, le cœur arrangé, la peau tachée, les yeux qui brillent, je suis posé, je suis sans âge, sans retour, tout au-devant dans l’escalier, pour des matins de joie,

d’espérance tu me tiendrais et encore pour l’éternité, j’y suis, j’y pense, un regard en avant, les yeux sont posés, donnés, passés, ils demeurent, objets prêtés au vent suspendu, du plus au nord, sur le sentier des batailles, je suis, et encore je tremble, au seuil, avant le jour, la peau striée,

le cœur d’une main pour l’autre, je suis ici, nous sommes là-bas, encore à attendre, le cœur isolé, la chaleur tournée, en cris désespérés, la voix tourne les racines, au soleil, au-devant serment prêté, chaleur commencée, mon cœur s’ouvre, ta voix tremble, je suis posé, au loin je suis :

encore les yeux.

18 Juillet 2017.

2 commentaires:

  1. Le vent suspend son vol au nord du sentier. Le jour est un tremblement, une violence certaine. Les cœurs sont inondés d’une tristesse grise.

    El hombre marche sur le sentier, bouche dure, pieds en sang. Ses pas font le chemin. Son sac est lourd de pierres et de chagrins. Son cœur, un cri désespéré.

    Sa voix s’accroche aux racines. Une promesse à l’aube et à la chaleur naissante. Cœur ouvert, el hombre reçoit le tremblement comme un serment, au loin, au déclin de l’aube. Sa mémoire en chemin.

    Le cœur griffé offert au sacrifice, la menace est à venir. Le cœur privé de son diadème, tout est épuisement, tout est tristesse des ans.

    Tristesse grise del hombre au cœur morcelé.

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  2. Donne passe et demeure,
    tu demeures donne et passe

    Donne, passe et demeure,
    Dans le temps se dissolvant

    Sur les signes de l’écrit
    Le cygne et son col blanc

    Donne passe et demeure
    Dans l’invention du chant



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