jeudi 11 juin 2020

Pruniers et rouges. (Premier voyage)

Fatigue en rang, et souvenir : oh foule, partout foule, et rochers et vallons, sur le devant le front dépouillé de feuilles ou de chevelure, et tout ici est au commencement, je rêve et je sommeille, et tout dans la blanche, blanche chaleur, ils sont amis, ils aiment, aimons-nous, et le thym et la sauge,


pieds, pieds et cailloux, on roule d’un pied à l’autre, et blanche, blanche chaleur, je retourne, tout au cœur s’anime, dans les vignes et les cailloux, on y fut, et tout frottant et se tenant, d’un trait, salive blanche et galets un peu durs, et presque doux, on y est, on y vient, souffle et recommence,

cailloux durs, durs et ronds et doux, la peau marquée pour le jour, pour la nuit, mains rayées et cœur tendu au monde, la vie, l’univers est un, on se demande, on se comprend, on y retourne, en rangs, en souvenir, temps compté et peaux froissées, je te tiens, tout ici tient, tout ici est aimable, cailloux,

cailloux ronds, cuits et recuits, cœur arraché, histoires simples, j’en suis, j’en viens et tout ici s’y donne, galet rond et cœur tendu, peau marquée et pour longtemps, j’en suis toujours à ces premiers ouvrages, cœurs naissants, route sans fin et pruniers sûrs, j’avais cœur, au cœur, le cœur, disant,

d’un arbre et des cailloux, tout ici dit et redit, l’histoire ancienne, arbre fruitier, prunes et rouges, tout ici au pied, en pire et en consternation, l’écorce mord les habitudes, j’en suis, j’y viens, tout est tourné, tout marqué, peau éternellement émue, et cœur touché, je tourne, je viens, je suis,

tu restes, et aussi loin, et aussi près, et rien ne sert, tout ici est à oublier, cœur tenu, peau marquée, je suis, tu es et je tourne, retourne, tout long, tout vient, tout remue et change, eau tournée, joie sur la main, les yeux ouverts et le cœur sous les arbres, pruniers et rouges, et sucre tout fond, fatigué,

tout en fatigue et en rang, en souvenir, et oh, en foule, partout foule, et rochers et vallons, au-devant le front dépouillé de feuilles ou de chevelure et tout ici, est au commencement, je rêve et je sommeille, tout est dans la blanche, blanche, chaleur, sont perdus et emportés, venus, et amis, le vent,

emportés, le vent souvenir, chaleur blanche, recours et impatience, le ciel est bleu, la mer est verte, des vignes au raison, il reste la volonté, et aussi, et aussi, bouche ouverte et fermée, sans retenir, pour toujours cailloux ronds, presque doux et peau marquée, ombres chères, je suis, je viens,

je songe, songe, tout me reste, si l’univers est un, si la peau marque, si la mémoire, si le souvenir, si la trace, si la ferveur, et le thym et la sauge, au-devant, au-devant, tout au pied se tourne, terre rouge et galets presque doux, j’en suis encore, encore, au début de ce voyage.

14 Août 2016.

1 commentaire:

  1. Chevelure de feuilles sur le vallon
    écriture d’un rêve dans la torpeur de l’été

    une chaleur blanche monte d’entre les pierres
    le cœur se serre - souvenir de cailloux blancs
    là-bas la lumière ruisselle et lave les galets

    cailloux lisses et ronds si doux dans leur dureté
    petits cœurs de pierre ouverts au monde du vivant

    frêle instant sous un ciel ivre de bleu
    sans jour – sans nuit – tant l’étoile luit
    le sommeil strié par la profondeur des rêves

    le feuillage boit le cœur de l’ombre – cœur bu
    et cœur premier d’un fruit à naître – universel

    souvenir d’arbres dans le jardin - un rêve ancien
    un rêve d’écorces et de fruits mûrs au cœur rouge
    dont on voit peu à peu croître les brûlures

    les arbres explosent de joie – lumière du ciel
    ruissellement d’une pluie d’étoiles dans le vallon

    chevelure d’un rêve dans la torpeur des feuilles
    l’été inscrit entre les pierres un souvenir blanc
    de cailloux lisses et ronds à la peau tatouée

    rêve d’un été ancien où la mémoire déchire l’ombre
    souvenir heureux d’une terre mûre aux fruits rouges

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