lundi 1 juin 2020

Est un. (Premier voyage)

A sortir du froid, de l’ombre, trembler et tenir un pied douloureux, une tête mesquine, on prend, on remet, tu as trop marché et soutenu le temps, sans raison, une envie, tout est défini, tu avances et tu prends la route encore et encore et au plus haut, si l’univers est un, tu marcheras longtemps et encore.


Et encore, au travers, au-devant, au droit de la raison, un fil encore, encore, un fil et une trace, les pierres sous le pied, le gravier dans la poche, des oublis, et tout en prière tu marches, et encore tu oublieras, tu oublieras, au pardon, au contrat résilié, à la vie embarrassée, aux regards, tout est à jeter.

Des jours sans fins, au panier les heures de déroute et pour finir, ici ils sont aussi à dire le défaut et l’échec, relevez-vous et comptez ce qui reste de joie possible, de grandeur, la vie tourne encore et se détache, des yeux et des oreilles et du temps à passer, aux regards, aux pensées, tout est absent.

Sur la vie en escalier, les pas sur le route noire et sous les arbres, tu suis, je viens et je n’oublie pas et je commence et tu te tiens encore, devant, dehors, les bras tendus, tu reflètes l’abandon et tu te dessèches les yeux ouverts, plus rien ne te regarde, la main fermée, un doigt tendu, mûr et absent.

Les biens pour l’opprobre et la passion, sans voix, je te regarde et je le hais, miroir ouvert, cœur ensablé, tu vas et je viens et rien ici ne se regarde, tu es au ciel couché et tout te pense et tu retiens les mains bien serrées, un enfant perdu, rien ne le tient, rien ne l’élève, tu as tremblé, tu te tiens, je fermerais.

Au prochain voyage, les yeux, tu passes et je ne te regarde plus, cœur oublié, main meurtrière, tu lèves les bras, vers les cieux, les mains effacent l’ombre, j’en suis ici à ce premier voyage, cœur démonté, rêve fané, il n’en reste qu’un peu de sable et de larmes, temps perdu, voiles jetés, d’ici je suis.

D’ici je te regarde, rien n’est en attente, attente, dis-moi tout et dis le reste aux autres, aux absents, une infinie douleur, tout aurait pu dire, douceur et chaleur, baise et rebaise cavalier d‘infortune, j’en suis toujours à un premier voyage, et comme, et comme, tout est encore, encore, au commencement, encore.

La vieillesse poursuit le jeune temps, tu frémiras et j’ai crié jamais, et tu frémiras, pour entendre aussi ce qui vient de plus loin, ce qui vient de toujours, une éternité de compréhension, des cris d’enfants joyeux et sous la fenêtre tout te chante et on recommence, premier voyage, éternité, les enfants.

Sous la fenêtre crient, joyeusement, on abandonne, on ne croise plus, les eaux sont toujours assemblées, il n’y a pas de partage, un seul courant et tout ce tout, flotte, ô, tenir un pied douloureux, une tête mesquine, on prend, on remet, tu as marché et soutenu le temps, miroir ouvert d’un pays perdu.

Cœur éloigné, main partagée, à l’opprobre, je suis, je viens et tu cherches et tu trouves ici le souffle et là, le repos, le cœur et la main signent toute l’aventure, il faut abandonner la trace du désir il n’y a pas de raison, l’univers est un.

12 Août 2016.

1 commentaire:

  1. dix = cinq haïkus et cinq tankas approximatifs


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    Dans l’ombre tremble
    un pied froid et douloureux
    il a trop marché
    il a repris la route
    une envie d’aller plus haut

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    Il marche et prie
    sur le fil est la trace
    d’une vie brisée

    __

    Interminables
    les heures de débâcle
    et des jours sans fin
    la joie est impossible
    la pensée est absente

    __

    La route noire
    sous les arbres est la vie
    elle tend ses bras nus

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    La honte revient
    la passion reste sans voix
    le cœur ensablé
    au ciel vole la pensée
    d’un enfant abandonné

    __

    Premier voyage
    dans l’ombre des absences
    cœur et mains meurtris
    les rêves sont ensablés
    brûlés du sel des larmes

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    Douleur infinie
    dans ce premier voyage
    prélude sans fin

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    La vieillesse vient
    fiévreuse d’un jeune temps
    un frémissement
    voix et cris d’enfants joyeux
    la fenêtre ouverte

    __

    Les eaux assemblées
    le partage n’est plus qu’un
    miroir du destin

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    Cœur abandonné
    le repos est en chemin
    trace du désir


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