jeudi 25 juin 2020

Un peu «du» riz.

Encore et un peu, en plus une chose et une autre on amoncelle, j’en suis à mon premier visage, au reste, au content, je suis sur le devant, pour tirer sur la rive des gerbes et des éclats, ce rire est incroyable, on y est, avec un peu du, du ceci, et du cela, et sur le bord de l’assiette on pose un à un les grains

« du » riz. Avec un peu « du » riz, il faut y être, j’avance et je pose les céréales grain à grain, sur le bord, le rebord de l’assiette, grains et feuilles, la paille pour la guerre, cheval de bataille, cheval de paille, au bord, au rebord de l’assiette, au vide ou tombe le grain, et si ce grain ne meurt, à la portée

du monde on tourne. On retient, il y a des boucles de savoir, des chansons égrenées, des fils qui traînent, on vient, on en vient, j’en suis, ô mon premier visage, ô ma seconde éternité, je viens et tu retournes les yeux et les saisons, qu’y pouvons-nous, tout passe et je chancelle, visage et sueur, cailloux

et outils ils bordent la route. Et à tout on renonce, visage délaissé, cœur ouvert et chaleur, sur le front les marques, sueur et joie, je souffre et je t’admire, je te suis, cheval de bataille, cheval de paille, tu avances au bord au bord de l’assiette, le riz, grain à grain, tout grince et je racle, saisons perdues, avancées,

tout est en avance. Je préviens et je donne, tu racles le bord au bord de l’assiette, et les grains et les grains, sur le terre et sur l’eau, il n’y a pas de vengeance possible, je tourne et tu deviens mon premier visage, qui passe et frôle les branches, courbe la tête et va devant sans rien à voir, seul, rassuré,

au sol, à portée, sous tes pieds. Les grains craquent, il y a en avance un refuge une obsession, il y va de l’enfance et des saisons, tu courbes le dos, tu portes ton panier et tu vides ton sac de pommes fraîches, cheval de bataille, cheval de paille, j’en suis encore au visage, le premier, j’ai servi le dernier,

et je servirai. Tout chante, l’âge et les saisons, raisons vaincues, on avance, on y voit, on, je, on, j’y vois, j’avance, pourtant, les saisons passées, âges noués, on dit, tu dis, je pense, tout au tout ressemble, on tourne un sac de pommes fraîches, du dos au panier, de la chaleur, les gouttes, sueur au front,

tout est effacé. Une obsession, l’enfance envisagée, le cœur ouvert, la voie perdue, chemin tranquille au bord de l’eau, tout est effacé, tout ensemble, seulement tout est accompli, je tourne, je tourne l’assiette et du doigt je pousse les grains un à un, et un peu « du » riz, pour voir, pour venir, je tourne,

le sac du dos au panier. Des erreurs à la solution, cheval de bataille, cheval de paille, les heures laissées, le dos écrasé, un passé arraché, des arbres au panier, pommes fraîches et cœur compté, je tourne sur l’air vif les jours heureux qui passent, je suis, je viens, je tiens entre les doigts les derniers grains,

les premiers rires. Le cœur ébloui, la bouche ouverte, un premier visage, tout est si bon avec un peu, avec un peu « du » riz au rebord de l’assiette.

19 Avril 2017.

1 commentaire:

  1. Premier visage sur la rive. Un rire éclate, incroyable. Les grains à la bouche en grappes fraîches. Feuilles de paille pour les chevaux au bord du précipice. Le monde tourne en boucle, à peine terminé, il recommence. Refrain d’une chanson sans fin.

    Sur les cailloux, sur les chemins perlent les chagrins. Cette sueur des yeux qui brûle les paupières. Visage perdu et cœur noyé. L’amour est un partage, le premier pas du jour hors de la cage.

    Au bord du ravin, le grain reprend espoir. Il appelle la terre et l’eau pour une vie en partage. Sur les branches il accroche la buée de sa voix. C’est comme une naissance emplie d’air et de joie.

    Au sol, les pieds de l’homme se posent sur les pas de son enfance. Fruits mûris saison après saison, dans l’herbe de l’hiver ils reprennent floraison. Sa vie est une chanson, un oiseau de passage qui vole à la vitesse du vent.

    La voie de son enfance lui fait perdre raison. Il boit l’eau du chemin, et gratte aux carreaux de son cœur oublié. De ses doigts « d’aube fine » il cueille un à un les grains d’un monde de lumière qui vient à sa rencontre.

    En un souffle à ras de terre, il dilue ses erreurs et laisse passer les heures. Entre les pierres il entend les oiseaux, ces grands oiseaux de paille qui enfant lui disaient le chemin des oiseaux et des jours heureux.

    Le cœur ébloui, il porte à sa bouche le premier grain « du » riz d’un été flamboyant.

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