jeudi 25 juin 2020

Retour, un peu «du» riz.

Premier visage sur la rive. Un rire éclate, incroyable. Les grains à la bouche en grappes fraîches. Feuilles de paille pour les chevaux au bord du précipice. Le monde tourne en boucle, à peine terminé, il recommence. Refrain d’une chanson sans fin.

Sur les cailloux, sur les chemins perlent les chagrins. Cette sueur des yeux qui brûle les paupières. Visage perdu et cœur noyé. L’amour est un partage, le premier pas du jour hors de la cage.

Au bord du ravin, le grain reprend espoir. Il appelle la terre et l’eau pour une vie en partage. Sur les branches il accroche la buée de sa voix. C’est comme une naissance emplie d’air et de joie.

Au sol, les pieds de l’homme se posent sur les pas de son enfance. Fruits mûris saison après saison, dans l’herbe de l’hiver ils reprennent floraison. Sa vie est une chanson, un oiseau de passage qui vole à la vitesse du vent.

La voie de son enfance lui fait perdre raison. Il boit l’eau du chemin, et gratte aux carreaux de son cœur oublié. De ses doigts « d’aube fine » il cueille un à un les grains d’un monde de lumière qui vient à sa rencontre.

En un souffle à ras de terre, il dilue ses erreurs et laisse passer les heures. Entre les pierres il entend les oiseaux, ces grands oiseaux de paille qui enfant lui disaient le chemin des oiseaux et des jours heureux.

Le cœur ébloui, il porte à sa bouche le premier grain « du » riz d’un été flamboyant.

Maria Dolores Cano, 25 juin 2020 à 12:34. ici.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire