mardi 29 septembre 2020

Agités de vents contraires.

A courir et s’apercevoir, se précipiter et tout admettre et ne rien comparer, tout vaut tout, et plus encore, entendre, entendre l’ombre lente et forcément lente et calme et noire, cocher du diable, nautonier, timonier, pilote, passeur, tu passes et tu mènes, amènes, ramènes, errent les âmes, toutes,

filent, l’ombre, il faut passer, il faut passer dans ma barque et de l’ombre à la ténèbre, pour y aller, pour y être et pour, tout, te dire, tu donnes et tu passes, donne et passe, et celui, celui-là, là, il n’a rien, demeure et ne passe, il faut, il faudrait, tu donnes et je te passe de l’ombre, à plus, beaucoup,

d’obscurité, tu tournes et tu menaces, tu ne reviendras pas, et plus, et rien, sur le devant la barque plonge un peu, et pourtant, pourtant, il est demeuré, et les autres chantent et rechantent, et comme dans un souvenir, comme son égal, pour être à la bonne distance, comme les souvenirs,

le nez plongé dans la distance, du plaisir à l’angoisse, tu donnes et tu passes et tu demeures si tu n’as rien, et un souvenir : la barque plonge de la lumière à un peu d’ombre, et plus encore, le nez avance, la vue est basse, basses les eaux et morte la vallée, d‘angoisse et de fièvre, je te passe,

je passe et tu me dis : demeure, si tu n’as rien, il faut, il faudrait, et , ô, souvenir, ils étaient deux, ils sont trois et pour longtemps cela se passe dans l’éternité, cela se passe pour l’éternité, je suis ici et je lance, je lance des cailloux à la surface, et le rocher demeure, au sein, au sein des eaux, demeure,

tout s’agite et je demeure, comme un rocher je suis immobile, et laissez moi, laissez moi mourir, il s’est enfui, il est parti et je demeure, laissez moi, laissez moi pleurer et trois ailleurs en souvenir se disent : voici mes amis la barque et que doux soit le vent et que l’eau soit tranquille, que les éléments

gentiment répondent à nos désirs, à nos désirs, et comment faire, je suis passé et tu demeures et pour une éternité, celle-ci et après, au moins, je suis ici et d’ici je passe pour que tout cela demeure, premier visage, ombre heureuse et joie, tout est posé et se donne et tu te donnerais et tu entendrais,

un des trois au rivage et deux dans la barque, agités de vent contraires, il faut passer, il faut passer et cocher du diable, nautonier, timonier, pilote, passeur, passager sur la rive tu sors, et tu lèves les yeux, sorti de la mer, le bateau est rompu, et le premier, le premier, tu le vois et, Roi, il faut le renvoyer,

et donne, et passe, donne, passe, barques paisibles, rocher posé, bateaux perdus, enfants sacrifiés, mer terrible, qui sont ma mère ces hommes noirs qui sortent de l’écume, tu te vois et tu t’entends, au bord du lac, au bord du lac, dans la montagne, les hommes noirs sortis des eaux, et la vengeance,

la revanche, le sacrifice oublié, pour y aller, pour y être, et pour tout te dire, tu donnes et tu passes, donne et passe, et celui, celui-là, là, il n’a rien, demeure, je suis ici, je suis tenu et tu te gardes et tu me tiens, où passerons-nous de l’ombre à plus de lumière, je suis ici, et tout perdu, quand,

que les eaux soient tranquilles, que le vent soit calme et que les éléments répondent à nos désirs, désirs de tempête, une vie qui passe, est-il parti, est-il demeuré, et les éléments paisibles et bienveillants, le calme avant la tempête, au retour, pour un parti, j’en suis, encore, un parti, à un premier visage,

j’en suis encore à un premier tourment, une vie qui se tourne et des yeux qui cherchent, les éléments favorables à nos désirs, que sont-ils, et la peur noire, tout sort de l’eau, si calme, le vent si favorable, est-il, agités de vents contraires, ils sont partis et d’autres arrivent, et nul n’est revenu.

12 Août 2017.

1 commentaire:

  1. À courir et s’apercevoir qu’il ne faut pas courir
    mais Aller selon…

    Selon son souffle et son allure
    son régime d’activité

    «Peindre le passage » (Montaigne)
    quand il n’échappe pas

    Dans ta barque « agitée de vents contraires »
    Chercher la Voie et ne pas en parler

    C’est le moyen de pratiquer
    la vraie activité.

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