lundi 28 septembre 2020

D’un cœur désarçonné.

Au seuil, entends-tu, comptes-tu, tu ne vois et et tu ne donnes, ni rien, ni peu, ni autre chose encore, à la légère, le vent souffle et tu tombes, tu ne vois et ne comptes, à deux pas d’un cœur désarçonné, encore plus, et plus, et souvent encore, inquiet et imprécis, tu es noir et je ris, souverain, présent,

et proche, tout se dépose et s’attire, je suis dans l’embarras et tu n’en reviendras pas des fleurs et des cailloux, une âme emportée à deux pas d’un cœur désarçonné, des fruits et des odeurs et des caresses encore, un cœur désarçonné, tout se tend, tout se tient, et tu regardes de plus loin le mouvement

et son histoire, des mots tordus, des feuilles oubliées, de la terre sous les pieds, des fruits et des fleurs et des sources encore, encore secrètes, je te vois, je te suis et tu ne connais, ni le grand fond, ni le banc, le sable sous les pieds, tu caresses et tu brasses, l’air passe, air passé, et tu retiens le souffle

entre les doigts, entre les dents la vie se passe, tu te retiens, tu souffles le souffle et tu appelles, où sont les heureux, où sont les passants, à deux pas d’un cœur désarçonné, tout part encore et de tout tu arraches et le votre et le mien, je suis un cœur à battre, une chanson, déplacée de la mer,

et de la nuit et du jour, tout, et tout ici nous accompagne, tu arraches, tu me tiens et je te récupère, mot pour rien et dent pour œil, encore inquiets et imprécis, tu es noir et je ris, où sont les sources, où sont les sources, encore, inquiets et imprécis, tu es noir et je ris, la vengeance, les pieds tenus

sur les braises, les yeux percés et l’ennui, l’ennui tout est grand, tout est beau et fier et triste, tristement tout est déplacé et la mer, et la nuit, et le jour, le ciel au ciel nous accompagne, chemin tordu du pied des arbres, une course, un cheval perdu, des évidences tendues et dites, et surtout, surtout,

redites et assénées et tout au ciel se tourne, tout grimace et se confond, j’en suis, j’en suis encore à ce premier pèlerinage, encore, inquiet et imprécis, tu es noir et je ris, la source retrouvée et les regard vaincus, dans le fond la mer, la nuit et le jour, tout ici nous accompagne et nous donne

à deux pas, deux pas de suite et au contraire, avec du courage, l’ennui, tout s’en approche, l’ennui, à deux pas d’un cœur désarçonné, je tiens loin et j’en mourrai peut-être et je le jure, moi si tu m’abandonnes, du seuil, entends-tu, comptes-tu, de rien, tu ne vois et tu ne donnes, ni rien, ni peu,

ni autre chose encore, à la légère, encore inquiet et imprécis, tu es noir et je ris, le vent souffle et tu tombes, tu ne vois, et rien ne compte, encore plus, et plus, et souvent, encore, un cœur désarçonné, des fruits et des odeurs et des caresses, encore tout se tend, tout se tient et tu regardes loin

les choses, leur histoire, des mots tordus, des feuilles oubliées, de la terre sous les pieds, et fruits, et fleurs, et sources, à ce premier pèlerinage, cette source avouée, les regard vaincus au fond, la mer, la nuit et le jour, à deux pas de toi, pour, à deux pas du monde, du ciel oublié et du rivage sombre,

on entend, on entend, et on compte, je te tiens et tu me suis et peut être, irons-nous, irons-nous encore inquiets et imprécis, tu es noir et je ris, au-delà, la vie est plus profonde, le soleil nous rend, nous rend encore inquiets et imprécis, tu es noir et je ris, encore plus, pour un sourire, accompagné,

un éclat sauvage, je te rejoins ici pour voir un cœur battre, une chanson déplacer: la mer et la nuit et le jour, tout ici nous accompagne, tu n’en reviendra pas, des fleurs, des cailloux, à deux pas d’un cœur désarçonné, cœur,

une âme emportée, des fruits, et des odeurs, tu es noir et je ris, protecteur du vent et des caresses.

11 Août 2017.

1 commentaire:

  1. Le vent souffle, cœur en déroute. Les fleurs et les cailloux saignent l’âme absente. Caresse du vent au plus loin de l’instant. Les mots font l’histoire, ils tordent les feuilles, broient les fleurs, les fruits et les branches.

    Sous le sable le secret grandit. La vie passe. La mer est loin, et de ses doigts file le jour, défie la nuit. Le ciel glousse et prend les hommes. Un cheval fou sur le rivage.

    La mort n’est pas loin, le cœur est perdu. Le vent souffle. Nuit d’ivresse et de caresses nues, perdues. Fruits défendus, au bord du monde le ciel pleure. La nuit attend, la nuit entend le cœur qui cogne.

    « Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
    Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu »(*)



    (*)L. Aragon

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